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Autographe, Edition Originale

Charles PEGUY Notre jeunesse

Charles PEGUY

Notre jeunesse

Cahiers de la Quinzaine, Paris 1910, 13x19cm, relié.


Edition originale sur papier courant.
Reliure à la bradel en demi toile crème, dos lisse, pièce de titre de maroquin chocolat, plats de papier à motif "début de siècle", couvertures conservées, reliure moderne.
Précieux envoi autographe signé et daté de Charles Péguy à Madame Henri de Régnier, née Marie de Heredia qui prit Gérard d'Houville comme nom de plume et fut, entre autre, la célèbre maîtresse de Pierre Louÿs.
Un minuscule manque en marge de la page de garde, papier fragile et cassant, comme habituellement.

Etonnante dédicace de l’apôtre du devoir et de la famille à celle qui fut l’une des grandes égéries du milieu artistique et connut de nombreuses passions adultères.
Pourtant, ce n’est peut-être pas seulement le talent littéraire de « l’inconstante » qui justifie l’hommage « très respectueux » de Péguy en cette fin d’année 1910. La vie sentimentale de Marie de Heredia n’est pas si étrangère au poète qui connait lui-même, depuis deux ans, une passion adultère platonique pour Blanche Raphaël.
« Il va aimer cette femme d’un amour à faire vaciller l’homme et le père de famille qu’il est, et qui a un sens du devoir et de la responsabilité devant le mariage proprement mystique, infrangible, l’engageant jusqu’à la mort même (…). De cette épreuve des abysses, il en sortit – lui seul sut à quel prix ! –  magnanimement victorieux, en faisant épouser celle qu’il aimait à un de ses propres amis, pour consommer son sacrifice. » (Michaël de Saint-Chéron).
Marie de Heredia, qui épouse Henri de Régnier, meilleur ami de son amant Pierre Louÿs et dont le fils est notoirement celui de Louÿs ne représente-t-elle pas pour Péguy une fantasmatique liberté amoureuse qu’il s’interdit ?
Un an plus tard, Blanche mettra au monde une petite fille que Péguy aimera comme un père et qui exercera dans son cœur « les ravages que l’on pouvait prévoir ». (Lettre de Péguy à Pierre Marcel le 8 juillet 1913, cité par Robert Burac in Charles Péguy).
On se plait à penser que la dédicace de Péguy sur ce texte politique évoquant les combats passionnés de sa jeunesse dreyfusarde est le témoin d’un autre feu, celui d’un « cœur débordant d’amour Inavoué » (Ballade de la peine, 1911).

 
Ballade de la peine:
« Ô cœur exténué,
Péri d’amour,
Ô cœur de jour en jour
Destitué.
 
Cœur débordant d’amour
Inavoué,
Cœur désaccentué
De jour en jour.
 
Cœur inhabitué,
Ô dénué,
Ô cœur de jour en jour
Atténué.
 
Cœur plein d’un seul amour,
Désaccordé,
Ô cœur de jour en jour
Plus hasardé.
 
Cœur plein d’un seul amour,
Ô cœur bondé,
Ô cœur de jour en jour
Plus inondé.
 
Cœur plein d’un seul amour
Dissuadé,
Ô cœur de jour en jour
Plus obsédé.
 
Cœur plein d’un seul objet
Ô possédé,
Ô cœur plein d’un seul être,
Ô débordé.
 
(…)
 
As-tu assez de peines
Dans ton grenier,
As-tu assez de haines
Dans ton carnier.
 
Pourquoi lier en gerbes
Toutes ces peines.
C’est de la mauvaise herbe,
C’est plein de graines.
 
Pourquoi lier en bottes
Toutes ces peines,
Ramasser dans des hottes
Toutes ces haines. »
 

VENDU

Réf : 50221

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