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Louis-Ferdinand CELINE Manuscrit autographe inédit d'une version primitive non retenue pour D'un château l'autre

Louis-Ferdinand CELINE

Manuscrit autographe inédit d'une version primitive non retenue pour D'un château l'autre

s.l. [Meudon] 1954 (entre l'été 1954 et janvier 1955), 26,5x33,5cm, 24 feuillets montés sur onglets et reliés.


| Céline épure les collabos du Château « C'était moi le monstre ! » |


Exceptionnel ensemble de 24 feuillets, montés sur onglets sur des cartons sous serpentes. Les feuillets autographes, tous numérotés de la main de Céline en coin supérieur gauche (de 632 à 634, de 636 à 651 et enfin de 653 à 657), sont rédigés au stylo bille bleu et présentent les stigmates céliniens usuels : taches, traces de trombones... Ils présentent d'abondantes variantes, lignes et mots biffés, modifications et reprises. Reliure à la bradel en plein papier chagriné noir, dos lisse janséniste, titre et auteur à l'or, premier plat estampé à l'or en bas à droite de la mention « manuscrits autographes ».
 
Très beau manuscrit de travail, témoignage du cheminement et des égarements de la pensée cé­linienne.
« D'un château l'autre a été commencé par Céline pendant l'été 1954 et achevé au printemps 1957. [...] Chez Gallimard, on était tenu au courant de l'état de l'avan­cement du manuscrit : "Je suis à la 1300e page, 50e mouture...je peux penser sans optimisme idiot que je parviendrai bien­tôt à la fin (environ un mois)." Quelques semaines plus tard, le livre était pratique­ment achevé : "Mon ours est là, pure den­telle." Achevé en mars, le livre fut mis en vente le 20 juin 1957. » (F. Gibault, Céline. 1944-1961 – Cavalier de l'apocalypse) Le manuscrit que nous proposons est l'une de ces nombreuses « moutures » et ne fut pas retenu par Céline dans la version finale du texte.
Il s'agit très vraisemblablement de l'une des toutes premières ver­sions, antérieure à 1955.
Elle contient notamment un long et ro­cambolesque passage sur les collaborateurs « grelotteux » de Sigmaringen et leurs constantes accusations :

« Mais ils étaient trop avachis trop apeurés trop grelotteux les collabos... et trop perclus de gale aus­si trop à se gratter dans tous les coins, ils pensaient qu'à bouffer... se gratter...vous regarder, voir le restaurant ils tenaient pas sur leurs tabourets...à se gratter trémous­ser tellement sursauter...y avait pas seu­lement la gale... aussi les morpions et les puces et les poux... [...] Les dénonciations elles-mêmes Raumnitz les lisait même plus...je voyais quand j'allais le soigner, il me les montrait, des paquets de papiers repliées (sic) en quatre – en huit ! J'avais vu les mecs les écrire...allant d'un grenier à l'autre pour soigner pour faire une pi­qûre...poser des ventouses...ils auraient bien voulu que je vois pas mais je pouvais pas faire autrement... [...] là c'était du sé­rieux c'était pour demander qu'on pende cette saloperie de voisin traître, et l'autre côté de la cloison qu'était non seulement vendu aux puissances ennemies de l'Al­lemagne et qu'allait et attenter d'un mo­ment à l'autre à la vie du Maréchal...et à la vie d'Adolf Hitler... que c'était lui l'in­venteur de la technique « terre brûlée » – qu'il était le chef du « Commando Mino­taure »... que c'était lui le responsable de l'opération « Déluge » et qu'il préparait mille fois pire. C'était l'autre de l'autre côté de la cloison, le monstre... j'y allais après celui-là... j'allais le voir lui apporter la bonne parole et lui prendre la tempé­rature... le thermomètre... je le plaçais moi-même... l'anus... 39°... c'était pas mérité... mais vache !...vous me croie­rez [sic]... il scribouillait lui aussi malgré son 39 ! oui ! et tout grelottant comme l'autre de l'autre côté de la cloison, tout comme l'autre fiévreux...crevant...et je dois dire : galeux aussi...et il écrivait pas d'amour ! non ! dénonçant de toutes les horreurs un autre crevant...un grelottant d'un grenier voisin sur autre galetas et à la lumière aussi d'une toute minuscule calebombe. J'entrais s'ils sautaient sur le billet, le chiffonnaient vite le rejetaient au loin... C'est que c'est moi qu'on ar­rangeait, qu'il était en train de dénon­cer... C'était moi le monstre qu'il fallait qu'il soit fusillé tout de suite, que c'était pas de perdre une minute ! Que c'était le moment ou jamais en me pendant tout de suite de faire avorter l'effroyable com­plot. »



Ce portrait au vitriol, pourtant abondamment retravaillé comme en témoignent les nombreuses ratures et réécritures, n'a pas été conservé.
À l'inverse de cette peinture des « gale­tas » de Sigmaringen, la part belle est faite à la description des fastueux appartements du Baron Commandant von Raumnitz que Céline soigne :

« Sa chambre, enfin celle du Höwen, et sa permanence étaient 2 ap­partements bourgeois pâles que fleurs... juste de fleurs, hortensias, fleurs fushias, azalées... (barré : toujours fraîches tou­jours des nouv) toujours fraîches ! tou­jours renouvelées ! vous vous rendez compte du luxe du sybaritisme (barré l'égoïsme) de ce [traître ?] ... ! S'il se fou­tait comment nous vivions nous ! L'indif­férence... Y'aurait eu une mutinerie que tous les damnés réfugiés du Fidelis et des soupentes seraient montés y secouer les pots de fleurs ! (barré : y couper la tête...y enfoncer ses azalées) le cochon (barré : et les tripes et) y couper la tête...Y enfoncer dans les narines comme à un cochon plein de lauriers roses (barré : plein de cerfeuil) et plein de persil c'est tout ce qu'il aurait mérité...je trouve... Raumnitz von Raum­nitz ! »



Dans la version publiée par Galli­mard, la description des « locaux secrets » s'avère beaucoup plus succincte et surtout moins violente.
 
SARTRE ET ARAGON: « L'ESPECE DAMNEE DES RATES »
Certains feuillets, assez éloignés de la trame du récit, évoquent des événements du présent de l'écriture du roman et ré­vèlent un Céline en proie à la paranoïa :

« Pour Tartre encore (barré : y'a le cas qu'il sait rien foutre) la haine s'explique il est imposteur plagiaire [...] dans ces haines les pires les plus vraiment démentielles me venaient surtout d'espèces de Tartres bons à lape, plagiaires, professeurs journalisses (barré : ah l'espèce damnée des ratés), les cracs infiniment méchants je les retrouve vingt ans après renforcés [...] par la radio et l'alcool (barré : et la politique). L'hydre a 40 têtes...mille têtes – on ne sait com­bien de têtes ! Vous avez quelque chose, Hercule ! Vous pensez que je suis pas de taille... ! travaux d'Hercule ? facilités ! de ce que je connais ! que de têtes ! de la hargne des politiques, des petits ratés du roman, et des anciennes petites friponnes que vous avez pas du tout cloqué (barré : mise enceinte), ni fait avorter, ni foutu au turf, et qui comptaient joliment sur votre naturel délirant pour les tourner filles de joie provoquer un de ces scandales qu'elles étaient vedette et super ! en moins d'une semaine idoles, photos grandes comme ça ! néons tout plein d'arc de Triomphe ! une publicité que Napoléon existait plus ! ni Joséphine...ni la Dame au Camélia... qu'on aurait jamais vu pareil... ni la Gou­lue... ni Jeanne d'Arc. [...] . Tartre a pas rien inventé, ni Paulhan, ni Hérold Paqui [sic] ni Madeleine Jacob, il faisaient tout aussi bien même mieux à Sigmaringen vous voyez mes pires crevards collabos ré­fugiés que je soignais, que je m'évertuais dessus jour et nuit tout fiévreux, galeux, crachant le sang. Pas besoin d'être Tartre ni Mado Jacob (barré : ou Larengon), la hargne et la haine que j'inspirais à ces pauvres gens était vraiment pas justifiée. Je mangeais moins qu'eux et je travaillais bien plus sûrement j'arrêtais pas... »



Si Jean-Paul Sartre est déjà affublé du surnom de Tartre et Louis Aragon rebaptisé « Larengon », certains « personnages » apparaissent dans notre version sous leur réel patro­nyme. C'est le cas de Jean Paulhan qui se verra ainsi, dans la version définitive D'un château l'autre, gratifié du sobriquet de Norbert Loukoum. Cette nouvelle dé­nomination est le résultat d'une brouille entre Paulhan et Céline, le premier ayant reproché au second son mauvais carac­tère : Norbert Loukoum était né à l'aube de l'année 1955.
Remarquable manuscrit auto­graphe encore inédit d'une version première d'un morceau D'un châ­teau l'autre.

 

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Réf : 81751

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