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Boris VIAN Ensemble complet du manuscrit et du tapuscrit de la chanson de Boris Vian intitulée "Les gens de Saint-Germain"

Boris VIAN

Ensemble complet du manuscrit et du tapuscrit de la chanson de Boris Vian intitulée "Les gens de Saint-Germain"

S.n., s.l. s.d. (1948-1949), 31x20cm, 16,5x11cm et 20,7x26,7cm, 3 feuillets.


L'hymne tabou du maître des zazous


Secrète et précoce chanson, à l'écriture hâtive et aux nombreuses ratures, sans doute écrite sur le coin de table d'un caveau, hommage aux troglodytes célèbres et aux zazous anonymes de Saint-Germain-des-Prés
 
- Un feuillet à carreaux perforé rédigé par Boris Vian à l'encre bleue, nombreuses ratures et corrections, quelques déchirures marginales. Ce feuillet est plié en trois, comme s'il s'agissait de la maquette d'un tract. En tête du feuillet, quelques essais manuscrits de la main de Vian confirment que ce texte était peut-être destiné à devenir l'hymne d'un cercle de germanopratins :

« CLAC : Cercle Littéraire des amis des caves / Cercle libre des amateurs de cuisse. »
 




Au verso de ce feuillet, des notes manuscrites de Vian probablement en vue d'animer ce cercle qui ne fut, à notre connaissance, jamais créé :




« Tableau d'affichage – signé le troglodyte de la semaine […] Mani­festes à faire signer toutes les semaines. »




Un papillon perforé prélevé sur un feuillet de cahier d'écolier repre­nant la strophe « Pour venir au Tabou » et la suivante, également de la main de Boris Vian. La première strophe n'apparaît pas dans son intégralité sur le feuillet principal. Une trace d'adhésif au verso.
Un feuillet perforé tapé à la machine, mise au propre du manuscrit. En bas à droite, la date « 1948-1949 » est indiquée.
 
Cette chanson – une des toutes premières de Vian – est un véri­table hymne germanopratin, qui ne fut jamais interprétée hors des ca­veaux. Il préfigure le fameux Manuel de Saint-Germain-des-Prés qui ne paraîtra qu'en 1974. Elle fut retranscrite, avec les strophes dans un ordre différent, dans le tome 11 des Œuvres complètes de Boris Vian consacré à ses chansons, mais certains vers barrés de notre manuscrit demeurent bien lisibles et inédits : « Quand on n'sait pas danser / Il vaut mieux s'en passer ».
Alexandre Astruc, cité à deux reprises dans la chanson, témoigne dans ses mé­moires de la création de celle-ci :


« Je dois reconnaître qu'en dépit de l'alcool qu'on pouvait y ingurgiter, je n'aimais pas vrai­ment les caves, ni les pitreries de Vian, auquel je reconnaissais pourtant un réel talent de pasticheur et de pince-sans-rire. Il avait écrit une chanson très drôle sur les cocktails que donnait Gaston Gallimard chaque premier vendredi du mois. Tout ce que la littérature française comptait de plus sérieux s'y retrouvait, cul par-dessus tête, les jambes des femmes battant l'air dans leurs jupes new-look, sur l'herbe tendre des pelouses de Gaston, tant le pré­posé à la boisson, un homme rougeâtre du nom de Bitodos, avait coutume de forcer sur la dose d'alcool. En voici, autant que je m'en souvienne les paroles édifiantes : « Et le vendredi soir / On va chez Gal­limard / On mang' des pt'its gâteaux / Offerts par Bitodos / Et l'on voit Jean Genet / qui se fait… enculer / Tandis que sur l'gazon / Astruc rend son gougeon… » (A. Astruc, La tête la première, 1975).
Cette mention précise de l'impertinente chanson dans ses souvenirs des caveaux parisiens prouve qu'Astruc a entendu Vian l'interpréter, sans doute même à plusieurs reprises. La mémoire d'Astruc n'est pour­tant pas tout à fait exacte et la chanson de Boris Vian, bien au-delà de l'évocation des garden-parties de Gaston Gallimard, constitue un véritable hommage au mode de vie germanopratin, alors en péril.

Cette chanson grivoise fut en effet rédi­gée aux derniers souffles du Tabou, célé­brissime club-cave fondé en 1947 où Boris Vian régnait en maître, entouré d'autres illustres personnalités citées dans ce ta­bleau :




« Les gens de Saint-Germain
S'amusent comme des gamins
ls lisent du Jean-Paul Sartre
En mangeant de la tartre. »




Deux strophes rendent hommage à la my­thique cave de la rue Dauphine :




« Pour venir au Tabou
Faut être un peu zazou
Faut por­ter la barbouze
Et relever son bénouze – Dans une ambiance exquise
On mouille sa chemise
Et quand y'a trop d'pétard
Ça finit au mitard » tandis que deux autres évoquent l'avenir des zazous : « Mais quand nous serons vieux
Tout ira bien mieux
On s'paiera des p'tites filles
Pour s'occuper la quille – Et on viendra toujours
Fidèle a ses amours
Au Cercle Saint-Germain
Pour y voir des gens bien. »




Cette nouvelle évocation du « Cercle » adjointe aux annotations « clac » en tête du feuillet peuvent laisser supposer que Vian souhaiter créer un collectif qui survi­vrait au-delà du Tabou. Quoi qu'il en soit, à l'époque de la création de cet hymne aux « gens de Saint-Germain », naît le Club Saint-Germain, nouvelle cave plus « select » que son aînée qui deviendra la première scène jazz de Paris.

Provenance : Fondation Boris Vian.



4 000 €

Réf : 84063

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