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Réf : 80106

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Alexandra DAVID-NEEL & LAMA YONGDEN

Le Lama aux cinq sagesses

Plon , Paris 1935, 12x18,5cm, broché.

Edition originale pour laquelle il n'a été pas tiré de grands papiers.
Dos ridé et comportant deux petites déchirures en queue.
Très rare envoi autographe signé d'Alexandra David-Néel enrichi de la signature du Lama Yongden en tibétain et en alphabet latin à Henry Bidou.
Rarissime exemplaire enrichi d'un double envoi autographe signé des auteurs de ce roman composé à quatre mains par la grande exploratrice et son fils adoptif le Lama Aphur Yongden, dont la reproduction photographique figure au frontispice.
En 1911, Alexandra David-Néel partit seule pour l'Inde en promettant à son mari de rentrer dans dix-huit mois ; elle ne revint en France qu'après quatorze ans d'un incroyable voyage. Afin de parfaire sa connaissance du bouddhisme, elle se rendit au Sikkim (Nord du pays) et c'est dans l'un des nombreux monastères qu'elle visita qu'elle fit la connaissance du Lama Aphur Yongden, alors âgé de quinze ans. Ensemble, ils décidèrent de se retirer dans une caverne transformée en ermitage à plus de 4 000 mètres d'altitude. Fascinée par le Tibet, elle se rendit clandestinement dans la cité interdite de Lhassa alors sous domination anglaise et dont l'accès était proscrit à tout étranger. Aucun voyageur ne s'y était rendu depuis Huc et Gabet en 1846. Grimée en bhikkou, c'est-à-dire en nonne mendiante, et toujours accompagnée de son jeune ami, l'aventurière finit par être démasquée et poursuivie. Elle eût le temps de s'échapper mais les Anglais retrouvèrent sa trace et l'expulsèrent du Tibet. Ce n'est qu'en 1925 qu'elle rentra en France, ramenant avec elle Aphur Yongden, et put constater la l'engouement du public pour ses aventures. Malgré son implacable volonté de conserver sa nulliparité, Alexandra David-Néel adopta Aphur Yongden avec qui elle donna de grandes tournées de conférences en France et en Europe. C'est dans cette perspective collaborative que Le Lama aux cinq sagesses fut publié ; David-Néel explique en effet dans sa préface :

« Plusieurs séjours hors du pays tibétain ont déjà permis à mon fils de prendre quelque peu contact avec le monde occidental et certains livres qui s'y publient, concernant le Tibet, lui sont venus entre les mains. […] – « Pourquoi, me dit-il, des gens qui n'ont jamais pénétré au Tibet, qui ne connaissent rien de l'aspect du pays et des mœurs de ses habitants, s'aventurent-ils à écrire à leur sujet ? Tout ce que j'ai lu de leurs descriptions est complètement incorrect. […] » […] – « Si tu blâmes tant ceux qui présentent, dans leurs livres, une peinture mensongère et grotesque de ton pays, il faut leur opposer des descriptions correctes des hommes et des choses d'ici. Ecris un livre qui le fera. » Le Lama se mit à rire. – « Comment ferais-je, » répondit-il. « Je ne sais que très peu d'anglais et quant à votre langage, il faudra que j'aille en France pour l'apprendre. Je ne puis pourtant pas écrire un livre en tibétain pour des lecteurs européens ou américains ; ils ne pourraient pas le lire. » […] – « Lama lags, » dis-je sérieusement, en donnant à mon fils son titre religieux, « j'écrirai votre livre dans mon langage. » »

Alexandra David-Néel et son fils d'adoption demeurèrent inséparables jusqu'au décès soudain de ce dernier en 1955. Leurs cendres furent conjointement dispersées dans le Gange à la disparition de l'exploratrice.

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