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Jean JAURES & Jules GUESDE & Alexandre MILLERAND & COLLECTIF

Histoire socialiste 1789-1900 Tome I : Constituante et Législative

Jules Rouff & Cie, Paris 1900, 18x27cm, relié.

Edition originale du premier volume de cette revue publiée sous la direction de Jean Jaurès.
Reliure en demi basane bordeaux, dos à cinq fins nerfs sertis de filets à froid orné de fleurons dorés, frise et tomaison dorées en queue du dos, quelques frottements sur les mors et les coiffes, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, un coin inférieur émoussé, reliure de l'époque.
Ouvrage illustré de gravures et de fac-similés de manuscrits en hors-texte.
Quelques piqûres sur la page de garde où figure l'envoi, frottements sur la tranche supérieure.
Rare envoi autographe signé de Jean Jaurès : "A Marius Richard, bien amicalement."
Marius Richard importante figure Nimoise du militantisme socialiste, fut d'abord instituteur puis journaliste lorsque les remous de l'affaire Dreyfus l'incitèrent à s'engager dans l'action politique. Son talent d'orateur et de plume le fit très rapidement croiser la route de Francis de Pressensé et de Jean Jaurès avec lesquels il donna plusieurs conférences dans le sud de la France.
Le 12 juillet 1903, c'est en tant que maire de Nimes, qu'il accueillera son compagnon de combat dans les arènes de la ville pour une grande conférence que les journaux qualifieront de « Gran Corrida démocratique ». Ovationné par la foule, le « Matador d'alternative, Jean Jaurès » trouvera en son ami Marius Richard un fidèle et habile picador. 
Avant de quitter la politique pour retrouver le journalisme en tant que directeur du Petit Provençal, Marius Richard rendra un dernier et superbe hommage au combat de sa vie contre l'intolérance religieuse et pour la laïcité, à l'occasion de l'inauguration de la statue nimoise de Bernard Lazare dont il fut le commanditaire :

« Quand nos neveux étudieront, avec le recul du temps, ce mouvement des consciences cherchant à se ressaisir dans les ténèbres, cette convulsion populaire, ils seront effrayés des luttes que nous avons dû soutenir pour imposer cette idée si simple qu'une démocratie ne peut vivre et progresser que « si elles assurent la garantie de la loi à tous les citoyens (…) C'est par là surtout que la mémoire de Bernard Lazare demeurera chère aux fiers esprits et aux nobles cœurs qui rêvent d'un avènement de justice dans une société amélioré. (…)  Puisse le souvenir des vertus qu'il rappelle féconder de viriles initiatives, dans les temps futurs, si une crise nouvelle nécessitait de nouveaux efforts pour le maintien de la liberté »

Mort dans un accident de voiture en 1924, Marius Richard ne connaitra pas les « temps futur » annoncés par son discours tristement prophétique, mais son fils, le cinéaste Carlo Rim, suivra son exemple et dirigera, pendant l'Occupation, un réseau de Résistance dans les Alpes et le Sud Est.

Précieux exemplaire comportant une dédicace de Jean Jaurès à Marius Richard son fidèle compagnon de route du dreyfusisme. 

 

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