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Marceline DESBORDES-VALMORE Lettre autographe signée à la cantatrice Caroline Branchu : "ne suis-je pas destinée à vivre obscure et de peu, chère amie ?"

Marceline DESBORDES-VALMORE

Lettre autographe signée à la cantatrice Caroline Branchu : "ne suis-je pas destinée à vivre obscure et de peu, chère amie ?"

Lyon 13 janvier 1831, 13,2x21cm, 4 pages sur un bifeuillet.


« Hélas Caroline, partout la gêne, partout des espérances déçues, et des larmes. »


Lettre autographe signée à la cantatrice Caroline Branchu.  4 pages à l'encre noire sur un double feuillet. Traces de pli inhérentes à l'envoi. Un mot souligné par un précédent bibliographe au crayon rouge. 

Longue et touchante missive probablement inédite de Marceline Desbordes-Valmore à sa plus intime amie, la cantatrice Caroline Branchu. La poétesse partage le chagrin de son amie, aux prises avec son célèbre amour impossible avec le docteur Claude Charles Pierquin, de presque vingt ans son cadet, qui la quittera l'année suivante. La pension de Desbordes-Valmore pour son recueil Elegies et poésies nouvelles (1824) ayant été suspendue, elle contemple sa vie d'artiste et refuse poliment la générosité de Branchu : "ne suis-je pas destinée à vivre obscure et de peu, chère amie ? [...] vous qui êtes tout amour et bonté, ne trouvez autour de vous que bonté et qu'amour. Tel est le voeu d'une douce paria qui tient à vous jusqu'à la fin de son voyage et de ses prières".

Caroline Branchu, née d'un père de couleur, haïtien libre, et de mère française, a joui d'une grande notoriété dans le Paris lyrique, sous l'Empire. Soliste réputée à l'Opéra, elle fut également première chanteuse dans la chapelle privée de l'Empereur Napoléon et interpréta pas moins de 91 rôles au cours de sa carrière. Elle inspira à Valmore un déchirant poème, intitulé "Deux mères", célébrant leur amitié indéfectible et leurs souffrances partagées. 

"Tout me sera toujours cher de vous, si bonne et si aimable ! Votre nom, votre écriture et vos vers m'ont beaucoup touchée, dans l'isolement absolu où je vis. [...] j'ai souvent pensé à vous depuis et durant les secousses saisissantes que vous deviez ressentir plus fortement encore que moi [...] vos vers tristes et purs m'ont fait pleurer, bonne Caroline. On a beau dire de ses peinses profondes "au temps qui console" : ce n'est pas vrai. C'est le bonheur qui console.
[…] 
Remerciez cent fois l'excellent Monsieur Pierquin de l'élan qui l'a porté à réclamer pour moi. Mais Caroline, je n'y ai pas le droit, à quel titre irais-je solliciter une faveur qui appartient à tant d'êtres dont le sublime courage est encore sans récompense ? N'êtes-vous pas comme moi navrée de voir nos chers blessés de juillet, obligés de crier au secours dans les journaux, quand tous les riches sont encore avides possesseurs de leurs fortunes et de leurs dignités ? Ma voix s'éteint pour demander ce que je n'ai jamais sollicité en d'autres temps, croyez-le Caroline ; et je l'attendrai comme autrefois de la providence si elle veut me la rendre.
[…]
Il me serait bien doux de contribuer au bien-être du ménage par le fruit de mon travail, mais je leur donne mes tendres soins, c'est tout ce que j'ai. Car le triste état de la librairie fait aussi suspendre l'éditeur de mes petits ouvrages, et de deux mille francs, mon unique richesse, qu'il me doit en billets, je n'en peux rien recevoir depuis neuf mois. […] J'avoue que cet éveil de votre sollicitude sur mon sort, oublié par tant d'autres qui s'appellent mes amis, m'a rempli l'âme d'une douceur inexprimable. […] que Dieu vous la rende par l'affection fidèle de ce que vous avez de plus cher !"

Dense missive témoignant de la puissante amitié qui liait les deux correspondantes, Desbordes-Valmore la poétesse maudite et Branchu, la chanteuse malheureuse en amour.
 

VERKAUFT

Réf : 82234

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