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Emile ZOLA & Gabriel THYEBAUT Dossier de travail manuscrit concernant Le Rêve

Emile ZOLA & Gabriel THYEBAUT

Dossier de travail manuscrit concernant Le Rêve

Paris 1887-1888, divers, 23 pages en feuillets.


Dossier de travail concernant Le Rêve d'Emile Zola constitué des pièces manuscrites suivantes :
- Une lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Gabriel Thyébaut et datée du 17 décembre 1887. Deux pages et demie rédigées à l'encre noire sur un double feuillet de papier blanc.
- Un manuscrit autographe d'Emile Zola adressé à Gabriel Thyébaut. Trois pages et demie rédigées à l'encre noire sur un double feuillet de papier blanc.
- Un manuscrit de notes de la main de Gabriel Thyébaut. 14 pages rédigées à l'encre noire et au crayon de papier sur des feuillets de tailles diverses.
- Une lettre autographe signée de Gabriel Thyébaut adressée à Emile Zola, le remerciant de l'envoi du Rêve. 2 pages rédigées à l'encre noire sur un feuillet de papier blanc.
Important témoignage du colossal travail de documentation et du rôle capital des informateurs d'Emile Zola dans l'élaboration de son immense fresque naturelle et sociale.
C'est en 1881, lors de la rédaction de Pot-Bouille, que Zola commença à faire appel aux connaissances de Gabriel Thyébaut : « Le jeudi 3 mars [1881], les Zola reçoivent à dîner Céard, Huysmans, Alexis, et, pour la première fois, Gabriel Thyébaut, un Champenois, ami de Céard, juriste et fonctionnaire dans l'administration de Paris - le futur informateur juridique des Rougon-Macquart, que Zola mettra à contribution dès la préparation de Pot-Bouille. » (Henri Mitterrand, Zola, Tome II. L'Homme de Germinal. 1871-1893). On sait quel acharnement Zola mettait à collecter des informations, créant de gigantesques dossiers de « documents » voués à rendre ses romans les plus réalistes possibles. Cette collecte de renseignements a lieu en parallèle à la mise en place du plan et avant la phase de rédaction. Zola s'aide alors de plusieurs informateurs : « Il fait plus exclusivement appel à ses amis pour établir le profil professionnel de ses personnages masculins, et les conditions juridiques de leurs arrangements familiaux [dont] Gabriel Thyébaut [qui] fait la connaissance de Zola précisément au moment où celui-ci préparait Pot-Bouille ; et il est désormais, selon les mots mêmes de Zola, "le grand jurisconsulte et conseil juridique des Rougon-Macquart" » (ibid.)
Emile Zola réitère ici ses sollicitations, demandant à son ami de lui fournir des éléments d'une importance capitale dans la construction du personnage principal de son futur roman mystique, Le Rêve : « Et c'est encore moi, pour un autre renseignement. » Les documents que nous proposons ont servi de base à la genèse du personnage principal, Angélique Rougon, enfant trouvée par un couple de brodeurs du Val-d'Oise. Zola s'interroge sur les modalités d'abandon au moment du déroulement de son intrigue : « En 1850 / le 25 novembre, une sage-femme pouvait-elle porter un nouveau-né aux Enfants-Assistés ; en le déclarant de père et mère inconnus, et en ne donnant que son nom et son adresse ? »  Loin de ne demander que des détails techniques, l'écrivain révèle à Thyébaut tout le plan de son roman : « Quelle serait, à partir de ce jour, la vie de l'enfant, une petite fille ? [...] Vers l'âge de sept ans, peut-elle être prise comme apprentie, à Paris, dans un ménage dont la femme est fleuriste ? À la suite de certaines circonstances, ce ménage, qui l'a emmenée en province, meurt. La jeune fille, tombée chez d'autres gens, est maltraitée, s'enfuit et est ramassée par de braves gens sur la voie publique. Comment ces braves gens doivent-ils s'y prendre pour avertir l'Administration des Enfants-Assistés et garder chez eux la jeune fille à titre d'apprentie brodeuse ? [...] En 1865, la jeune fille va avoir quinze ans. Son patron [...] veut l'adopter et apprend par le juge de paix qu'il interroge que cela n'est pas possible, l'adoptée devant être majeure. Ce juge de paix lui suggère alors la tutelle officieuse. Quelles sont toutes les formalités de cette tutelle ? [...] Enfin, il est nommé tuteur. Un ou deux ans après, la jeune fille va se marier. Est-ce le tuteur qui est alors le maître absolu de la situation, et son autorisation suffit-elle pour que le mariage ait lieu ? »
La lettre de Zola nous révèle également que Thyébaut est à l'origine d'un élément fondateur et récurrent de l'intrigue : le fameux livret d'adoption d'Angélique. Cet important objet apparaît en effet dès les premières pages de la version éditée : « Mais, comme elle la touchait, l'enfant, violente, se leva, se débattit ; et, dans la lutte, elle écarta le bras. Un livret cartonné, qu'elle cachait sur sa peau même, glissa par une déchirure de son corsage. Elle voulut le reprendre, resta les deux poings tordus de colère, en voyant que ces inconnus l'ouvraient et le lisaient. C'était un livret d'élève, délivré par l'Administration des Enfants assistés du département de la Seine. À la première page, au-dessous d'un médaillon de saint Vincent de Paul, il y avait, imprimées, les formules : nom de l'élève, et un simple trait à l'encre remplissait le blanc ; puis, aux prénoms, ceux d'Angélique, Marie ; aux dates, née le 22 janvier 1851, admise le 23 du même mois, sous le numéro matricule 1634. Ainsi, père et mère inconnus, aucun papier, pas même un extrait de naissance, rien que ce livret d'une froideur administrative, avec sa couverture de toile rose pâle. Personne au monde et un écrou, l'abandon numéroté et classé. » (Le Rêve, ch. I) Les documents que nous proposons révèlent que Zola avait au départ une tout autre idée : « Vous me parlez d'un livret, qui va m'éviter les boucles d'oreille. [...] L'enfant garderait un signe, des boucles d'oreille d'argent, où seraient gravés un nom et une date. » Bien qu'il abandonne les boucles d'oreille, un bijou subsistera néanmoins dans le roman mais son souvenir ne sera évoqué que brièvement : « Mais une pièce acheva de la mettre en larmes, le procès-verbal constatant la rupture du collier qu'elle avait gardé jusqu'à l'âge de six ans. Elle se souvenait de l'avoir exécré d'instinct, ce collier fait d'olives en os, enfilées sur une ganse de soie, et que fermait une médaille d'argent, portant la date de son entrée et son numéro. » (ibid. ch. XI) Le livret, lui, demeurera un leitmotiv tout au long du roman et son importance est ici bien mise en lumière : « Mais comment est-il, ce livret, qui va devenir important ? Quel aspect a-t-il, quelle couleur, quelle grandeur ? et que contient-il au juste ? Ne pourrait-on pas en avoir un, ce qui serait répondre à toutes mes questions ? Ou, à défaut, ne pourriez-vous vous le faire décrire minutieusement. »
Si cet important dossier de travail révèle non seulement l'obsession de Zola pour la véracité, il dévoile également le dévouement et l'implication sans faille de son « grand jurisconsulte ». En effet, l'ensemble que nous proposons contient les brouillons des notes très détaillées que Thyébaut adressa à son ami écrivain et dont seule la mise au propre - bien moins fournie que nos feuillets - a été numérisée par la BnF. Les deux hommes n'échangèrent que quelques lettres lors de la rédaction du Rêve mais tous les détails fournis par Thyébaut seront conservés à l'écriture. C'est donc tout naturellement que Zola dut offrir à son collaborateur l'un des exemplaires de son roman, comme en témoigne le brouillon d'une lettre totalement inédite présente dans notre dossier : « Si vendredi dernier au, Théâtre libre, je ne vous ai pas remercié du « Rêve », que j'ai trouvé chez moi en rentrant de vacances, c'est que je me réservais de le faire ici, et aussi que je n'en avais pas achevé la lecture. Mon opinion est, il est vrai, sans intérêt ; mais je dois cependant vous dire le plaisir que j'ai éprouvé à recevoir votre livre. »  
Impressionnant ensemble révélant la genèse prosaïque du plus angélique des personnages zoliens.
 

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Réf : 78054

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