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(Antonin ARTAUD) & Marcel HIVER Les cahiers du Cap. N°1 de la nouvelle série

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(Antonin ARTAUD) & Marcel HIVER

Les cahiers du Cap. N°1 de la nouvelle série

Les cahiers du Cap , Paris 1928, 14x18,5cm, broché.


Edition originale du premier numéro-manifeste de la nouvelle série de cette revue dirigée par Marcel Hiver, sous-titré « Message à nos amis au sujet de notre situation, de nos projets et des buts de notre action » et qui entend fustiger et faire la guerre "aux trafiquants de l'art et de la critique".

Dos et plats marginalement décolorés, léger accroc sur le premier plat, déchirure en pied et tête du dos.
Précieux envoi autographe signé de Marcel Hiver : "A Antonin Artaud dont j'ai lu avec le plus vif intérêt la rayonnante réponse aux surréalistes. En signe de très sincère estime intellectuelle."
En juin, Artaud avait en effet publié À la grande nuit ou le bluff surréaliste en réponse Au Grand jour, dans lequel, Breton et ses amis l'excluaient du groupe et le conspuaient violemment après son refus d'adhérer au Parti Communiste.  Nous joignons également une carte de visite imprimée de Marcel Hiver sur laquelle il a ajouté à l'attention d'Antonin Artaud ces quelques mots autographes : "Il faudrait un "Marat" de la critique, n'est-ce pas ?" en référence au rôle de Jean-Paul Marat créé par Antonin Artaud dans le film de 1927 d'Abel Gance "Napoléon".
Fascinante dédicace d'un des plus grands contempteurs de la modernité artistique à celui qui, à lui seul, manifesta la rupture la plus radicale avec les fondements de la société et de l'art traditionnel.
Véritable manifeste contre « la mafia des marchands et des critiques, petite conspiration internationale des fripons », ce premier numéro, entièrement rédigé par Marcel Hiver, est une étonnante synthèse des scléroses intellectuelles héritées du XIXe siècle et d'une idéologie totalitariste émergente.
Le « Bulletin mensuel d'art et de littérature » de Marcel Hiver n'est pas à l'origine un organe purement réactionnaire. La Revue s'enorgueillit, au contreplat de la couverture, d'avoir accueilli, depuis sa fondation en 1924, de prestigieux rédacteurs comme Antonin Artaud, Robert Desnos, les communistes Georges Altman et Lucien Scheler, les surréalistes Claire et Yvan Goll et le futur fondateur du Musée National D'Art Moderne, Jean Cassou. La revue défendit également quelques grands précurseurs de l'art Moderne comme Van Gogh et Gauguin, mais aussi des artistes contemporains dont Foujita et Modigliani.
Or, en 1927, cette revue d'actualité artistique se veut entièrement consacrée à la dénonciation de cette effervescence de la création, non par une prise de position en faveur d'une autre école – aucun artiste n'est mentionné positivement dans ce numéro – mais par une surprenante assimilation de ce bouleversement esthétique insufflé par Picasso et Apollinaire à toutes les grandes évolutions politiques postrévolutionnaires, du suffrage universel au libéralisme économique, et à leurs alternatives, l'Anarchie et le communisme.
Cependant la violence de Marcel Hiver contre le bouleversement esthétique insufflé par Picasso et Apollinaire, prend ici une tournure très différente de la position réactionnaire et traditionnaliste des habituels contempteurs de la Modernité. Comme le souligne la petite note adressée à Antonin Artaud : « il faudrait un Marat de la Critique », Hiver n'est pas un conservateur, nostalgique de l'Ancien Régime, mais se veut un révolutionnaire sanglant, fasciné par Robespierre et son régime de la Terreur. Il n'hésitera pas dans ses tracts de propagande à utiliser l'expression « Thermidor des trafiquants », en référence à la chute du Comité de Salut Public.
L'ensemble de ces dénonciations est surtout porté par un antisémitisme et une xénophobie jamais déclarés mais révélés par des associations telles que « les cubistes et les métèques », la mise en exergue des noms hébraïques ou des origines d'Europe centrale, la référence implicite aux marchands du temple dans toutes les critiques du mercantilisme, et surtout par l'impressionnant logotype de la revue, au revers du second plat de couverture : un Saint-Georges contre le dragon, transformé en critique terrassant de sa plume-lance un peintre répondant à tous les stéréotypes de la carricature antisémite.
Apologie du régime de la Terreur, refus du libéralisme, haine antisémite, diatribe contre l'« art dégénéré » et propagande diffamatoire, le manifeste de Marcel Hiver ne se veut pas un témoignage nostalgique d'un monde disparu, mais l'avant-garde française d'un totalitarisme qui, outre-Rhin, fourbit ses armes.
Cette surprenante mais significative dédicace lie ainsi deux figures opposées, le chantre d'une idéologie de l'ordre et le maître de l'esthétique du chaos, unies toutefois par une commune violence, symptomatique d'une Europe en marche vers l'Apocalypse.

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