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Maurice BEJART (Vaslav NIJINSKY) Cahier de notes manuscrites pour le spectacle "Nijinski : clown de dieu"

Maurice BEJART (Vaslav NIJINSKY)

Cahier de notes manuscrites pour le spectacle "Nijinski : clown de dieu"

s.d. [circa 1971], 17x22cm, un cahier.


« Sauter, mais pour aller où ? Non pas plus haut mais "ailleurs" »



Manuscrit autographe du chorégraphe Maurice Béjart. 
47 pages rédigées au feutre noir et au stylo bleu, avec un dessin au crayon et feutre noir. 
Précieux cahier de notes écrit de la main de Maurice Béjart pour son spectacle en hommage au danseur Nijinski, intitulé Nijinski : clown de dieu.  Il porte une dédicace autographe à l'interprète de Nijinksi, Jorge Donn, célèbre danseur étoile du ballet du XXe siècle et amant de Maurice Béjart.
En 1971, Maurice Béjart crée le Clown de Dieu, ballet consacré à Vaslav Nijinski, génie de la danse et de la chorégraphie qui connut dix années de brillante carrière au sein des Ballets russes de Diaghilev avant de sombrer définitivement dans la folie. Dans ce cahier manuscrit, véritable journal de bord et partition chorégraphique du ballet, Béjart détaille avec une extrême précision les séquences de l'œuvre, les danses et les extraits musicaux de Tchaïkovski et de Pierre Henry qui les accompagnent.  Le cahier sert également de recueil à ses nombreuses interrogations sur le choix de la musique, des pas de danse, ainsi que ses influences  (« je ne sais pourquoi c'est toujours à Petrouchka que je pense le plus »). Béjart consacre de nombreuses pages sur le sens profond qu'il entend donner à chaque scène, s'arrêtant sur la personnalité complexe et brillante de Nijinski. Au dos de la couverture, on trouve la dédicace autographe « à J.D », Jorge Donn, son danseur fétiche et amant, auquel il confia le rôle-titre de Nijinski dans le Clown de Dieu.
En créant ce ballet, Maurice Béjart espérait ainsi contribuer à la renommée de Nijinksi, figure sacrée de la danse dont on avait négligé les talents de chorégraphe. Il confie dans le cahier son désir de rendre hommage à la modernité de Nijinski : « surtout abandonner complètement la danse classique. Penser sans cesse au Nijinsky du Sacre du Printemps ». Le Clown de Dieu évoque la quête mystique hallucinée qu'entreprend Nijinski après son divorce de Serge Diaghilev – le chorégraphe-Pygmalion qui travailla l'inépuisable don naturel du danseur jusqu'à la déraison. Dans le cahier, le personnage de Diaghilev est décrit comme « DIEU – LE PERE – DIAGHILEV – LE DIABLE » et représenté par un mannequin monumental à l'allure menaçante. Fidèle à son ambition de créer un spectacle total, Béjart s'appuie sur des extraits du journal de Nijinski lui-même, écrit durant l'hiver 1918-1919 alors que son état psychique commence à se dégrader sévèrement. Ces extraits, dont nous trouvons de multiples traces dans le cahier de Béjart, sont récités sur la Symphonie pathétique de Tchaïkovski et sur la musique concrète de Pierre Henry. Béjart copie avec soin les passages du journal, ces mélanges incohérents de détails autobiographiques et de réflexions sur l'existence : « Plus d'atrocités ! Je veux le paradis sur terre, moi, un homme en qui Dieu s'est incarné ». Au détour d'une phrase, Béjart s'interroge : (mais a-t-il été fou ? Je ne crois pas) ».  
Le chorégraphe réalise également avec le Clown de Dieu une fameuse rétrospective historique et a permis aux spectateurs de découvrir quelques grands moments de l'époque des ballets russes de Diaghilev. Il inclut dans le spectacle quatre des interprétations les plus réussies et les plus célèbres de Nijinski : le Spectre de la rose, Shéhérezade, Petrouchka et le Faune, chacune incarnées par un danseur différent qui vient hanter le héros. On en trouve de nombreuses mentions dans le cahier du chorégraphe : « le corps de Petrouchka, le sourire du Spectre, Lourd comme le faune, léger et élastique comme le nègre de Shéhérazade ». Les Ballets russes sont figurés sur la scène par un cirque sous la haute autorité de Diaghilev, interprétés par « 5 clowns », tandis qu'une figure féminine – l'épouse de Nijinksi, la « nymphe, sultane, Poupée et Danseuse romantique », rappelle les moments heureux de la vie du danseur.
Le ballet devint l'un des grands succès de Béjart après sa Messe pour le temps présent créée quatre ans plus tôt au festival d'Avignon. A l'occasion du centenaire de la naissance de Nijinksi en 1989, Béjart créa à Milan une nouvelle version du « Clown de dieu » limitée à ses deux danseurs de prédilection, marquant son ultime hommage au danseur et chorégraphe de génie. 
 
Rarissime document retraçant la création d'un des chefs-d'œuvre de Maurice Béjart, « Nijinski : clown de dieu ». 
Provenance : archives personnelles de Maurice Béjart.


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Réf : 65480

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