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Yves SAINT-LAURENT Lettre autographe signée à Hélène Rochas : "[...] c'est une vie de fou qui dévore tout."

Yves SAINT-LAURENT

Lettre autographe signée à Hélène Rochas : "[...] c'est une vie de fou qui dévore tout."

Paris 29 février 1984, 21x29,7cm, une feuille.


Lettre autographe signée du couturier Yves Saint-Laurent adressée à Hélène Rochas. 38 lignes rédigées au feutre noire, enveloppe jointe.
Émouvante et inédite lettre du couturier Yves Saint-Laurent, déclarant son amitié profonde pour Hélène Rochas, icône de la beauté parisienne et brillante femme d'affaires, qui dirigea pendant 50 ans la griffe de mode et de parfums fondée par son mari Marcel Rochas.
Cette lettre d'Yves Saint Laurent constitue une belle et rarissime déclaration d'amitié à Hélène Rochas, qu'il compte parmi ses amis proches depuis de nombreuses années. En 1984, le couturier est au sommet de sa gloire, devenant le premier créateur de mode à faire l'objet d'une rétrospective de son vivant grâce à cette exposition tenue au Metropolitan Museum of Art de New York l'année précédente. De son côté, la destinataire de la lettre Hélène Rochas gère d'une main de maître sa maison de parfumerie, qui devient sous sa direction un véritable empire industriel avec le succès international de ses créations "Madame Rochas" et "Eau de Rochas". Elle s'imposa en égérie informelle de la marque de son ami, une influente ambassadrice de la maison de couture d'Yves Saint-Laurent, à laquelle elle restera toujours fidèle. Le couturier contribua largement à créer son image de « socialite » et l'habilla pour ses bals somptueux qu'elle donna à la Grande Cascade du Bois de Boulogne en 1965, ainsi que le Bal du centenaire de Monte-Carlo en 1966 organisé sur la demande du prince Rainier III. En retour, Hélène Rochas sut choisir les chefs-d'œuvre des collections du prêt à porter Saint Laurent : tailleurs, fourrures, robes d'inspiration slave restées mythiques dans l'histoire de la mode. A cette période, ils sont tous deux à la tête d'une ligne de parfumerie couronnée de succès, depuis le lancement des parfums Yves Saint Laurent en 1971, et partagent également l'amour de la Rive Gauche parisienne. Saint-Germain-des-Prés, qu'ils habitèrent tous deux pendant plus de quarante ans, servit d'inspiration pour la célèbre collection de prêt-à-porter "Rive Gauche" d'Yves Saint Laurent et fut le théâtre de mémorables soirées dans l'appartement d'Hélène Rochas rue Barbey de Jouy, où l'on vit passer Aragon, Paul Éluard, Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault, Marie-Louise Bousquet, directrice de Harper's Bazaar, la vicomtesse Marie-Laure de Noailles, Salvador Dali, Max Ernst et Man Ray. Yves Saint Laurent et Hélène Rochas incarnèrent pendant près d'un demi-siècle l'âge d'or du luxe parisien, et leur amitié dura jusqu'à la disparition du couturier en 2008. 
Le ton de la missive est résolument sombre, bien qu'empreint d'un véritable attachement pour son amie de longue date. Partagé entre l'abattement et le souvenir d'heureux moments passés en sa compagnie, le couturier déclare à Hélène Rochas : « La seule chose qui m'importe c'est vous et moi et cela n'a pas changé. Vous êtes toujours l'amie sincère et merveilleuse que je regrette. Vous représentez les dernières années de bonheur que j'ai eues ». La lettre démontre une sensibilité et une sincérité absolues, et révèle un style épistolaire étonnamment flamboyant, comme le remarquait déjà Diana Vreeland, commissaire de la rétrospective Yves Saint-Laurent au MET : « He has a way of opening up in his writing. [...] and it's such a contrast. When he talks you see, it's very simple, it's very concentrated. But when he writes he really gallops through the words ! » (« Il a une façon de s'ouvrir dans ses écrits [...] et c'est un tel contraste. Quand il parle, vous voyez, c'est très concis. Mais quand il écrit il galope vraiment parmi les mots ! »). On le connaît pour parler peu, il écrit ici beaucoup et ne cache pas sa tristesse et son admiration : « Je suis très ému en vous écrivant. Je pourrais vous dire des tas de choses devenues maintenant banales et insipides». Paloma Picasso le décrira comme « absolutiste en amitié et dans ses passions », un génie se reposant sur un cercle d'amis proches, qui furent pour lui un précieux réconfort et une rare source de joie.
Pourtant la lettre plonge le lecteur dans une intimité tumultueuse – le succès du couturier et son impressionnante productivité cachent une sombre réalité, une souffrance constante, qu'il confie à son amie en quelques lignes : « je suis triste de ne pas vous voir tant je suis fatigué [...] mais ne croyez pas que cela est définitif. Je passe par un très mauvais passage de santé et cela s'arrange. Ce n'est pas éternel ». On le découvre épuisé par les excès et le travail acharné, ses quatre collections par an de haute couture et de prêt-à-porter ayant porté de graves dommages sur sa santé physique et mentale. Afin de remédier à son surmenage chronique, il se retire comme tous les ans dans son havre de paix marocain : « Je pars pour Marrakech pas très longtemps car j'ai encore une présentation de prêt à porter en mars. C'est une vie de fou qui dévore tout ». Yves Saint-Laurent s'échappera le temps de quelques jours, avant le défilé de sa collection automne-hiver, dans sa célèbre « villa Oasis », sanctuaire aux couleurs chatoyantes et écrin d'une magnifique collection d'art islamique, qu'il occupe avec Pierre Bergé depuis presque vingt ans. Sa missive s'achève sur des adieux d'une force bouleversante : « Très chère Hélène, à l'amie fidèle et chaleureuse que vous êtes je vous embrasse de tout mon cœur et vous serre dans mes bras"
Vibrant témoignage d'une indéfectible amitié, dans le tumulte de la vie du couturier Yves Saint Laurent, qui se livre dans cette lettre à une amie dont l'éclectisme et la curiosité firent d'elle un modèle incontournable de la mode parisienne.
 

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Réf : 66318

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