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Igor STRAVINSKY Lettre de remerciement d'Igor Stravinsky à la comtesse de Béarn à propos d'un double-Pleyel

Igor STRAVINSKY

Lettre de remerciement d'Igor Stravinsky à la comtesse de Béarn à propos d'un double-Pleyel

24 juin 1923, 12,9 x 16,8cm, un feuillet remplié.


Lettre de remerciement autographe signée d'Igor Stravinsky à un généreux mécène de son ballet Les Noces, la comtesse de Béarn, qui lui prêta un instrument unique : le célèbre « double-piano Pleyel ». 21 lignes à l'encre noire sur un feuillet, comportant un pliure centrale inhérente à la mise sous pli de la lettre. 
La lettre est datée du 24 juin 1923, une dizaine de jours après la première du ballet Les Noces, le 13 juin 1923 au Théâtre de la Gaîté-Lyrique à Paris. Ces tableaux de noce paysanne russe mêlant le chant, l'instrument et la danse marquèrent le retour au succès du compositeur, après le Sacre du Printemps dix ans plus tôt. Il en finit l'instrumentation définitive le 6 avril 1923 et organisa les répétitions à Monaco en compagnie de Diaghilev, son fidèle impresario et directeur des Ballets Russes, qui considéra Les Noces comme la plus belle œuvre de Stravinsky.  
Dans cette missive, le compositeur remercie chaleureusement Marie-Pol de Béhague, comtesse de Béarn, qui avait prêté aux Ballets Russes un « magnifique double-Pleyel » pour la représentation des Noces. Grande mécène du théâtre d'avant-garde, la comtesse de Béarn fut membre du comité de patronage de la soirée de première des Noces. Elle a été en effet propriétaire d'un double-piano Pleyel, qui trônait dans sa somptueuse salle de concert de l'hôtel de Béarn, situé au 123, rue Saint-Dominique. Cet extraordinaire instrument, également appelé « grand double », « en regard », « à claviers opposés » ou « vis-à-vis », réunit deux pianos en un seul d'une envergure de près de trois mètres, les deux claviers se faisant face et partageant une table unique. Il fut inventé en 1897 par Gustave Lyon alors directeur de la firme Pleyel, et seulement produit à quelques dizaines d'exemplaires. On compte sur la liste des acquéreurs de cet instrument singulier diverses institutions comme le Théâtre du Châtelet, le cabaret du Lido à Paris, ainsi que la haute société dans laquelle figurent, outre la comtesse de Béarn, le prince de Broglie, la comtesse d'Argenson, le marquis de Gonet, ou encore le Sultan de Constantinople Abdülhamid Khan II.
Stravinsky a utilisé pour Les Noces deux exemplaires de double-piano Pleyel, qui furent tenus lors des premières représentations par Hélène Léon, Marcelle Meyer, Georges Auric et Edouard Flament. Dans cette œuvre atypique et révolutionnaire, la partie instrumentale du ballet requiert en effet quatre parties de piano distinctes : l'usage du double-piano est donc particulièrement indiqué, ne serait-ce que pour le gain de place qu'il apporte, mais aussi pour les résonnances et la fusion harmonique entre les deux parties de l'instrument. Stravinsky hésita longtemps sur l'instrumentation, pour aboutir, en 1923, à la version définitive du ballet pour solistes (soprano, alto, tenor et basse), chœur, quatre pianos et dix types de percussions.
Par ailleurs, cet emprunt du double-piano a sans nul doute été l'inspiration du très célèbre Concerto pour deux pianos de Stravinsky pour lequel Pleyel construisit un autre modèle de cet instrument à l'intention du compositeur. Stravinsky et son fils Soulima y jouèrent pour la première fois le concerto le 21 novembre 1935 à la salle Gaveau.
Merveilleux témoignage d'une des plus grandes réalisations de l'exil français de Stravinsky, les Noces, et du mécénat de la haute société parisienne durant les « années folles ».
 
« Madame,
Permettez moi de vous dire toute la reconnaissance que le ballet russe et moi nous vous devons pour nous avoir si aimablement prêté votre magnifique double-Pleyel et d'avoir par cela même particulièrement facilité l'exécution des « Noces ».
Je vous en remercie bien vivement et vous prie, Madame, de trouver ici l'expression de mes sentiments très respectueux
Igor Stravinsky »
Paris
24 Juin 23
 

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Réf : 64975

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