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Autographe, Edition Originale

Pierre LOUYS Lettre autographe signée adressée à Georges Louis : "H.[eredia] refuse […] la dédicace d'Aphr.[odite] parce qu'il a encore deux filles à marier."

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Pierre LOUYS

Lettre autographe signée adressée à Georges Louis : "H.[eredia] refuse […] la dédicace d'Aphr.[odite] parce qu'il a encore deux filles à marier."

Paris 12 novembre 1895, 12,5x20cm, 4 page sur un double feuillet.


Lettre autographe signée de Pierre Louÿs, signée de son initiale, adressée à Georges Louis. Quatre pages rédigées à l'encre bleue sur un double feuillet. Enveloppe jointe portant, au verso, le cachet de cire intact au chiffre de l'écrivain. Pliure transversale inhérente à l'envoi.
Importante lettre adressée à son frère Georges Louis avec qui Pierre Louÿs entretint une très intime relation et qu'il considéra comme son propre père.
La question de la réelle identité du père de Pierre Louÿs fascine aujourd'hui encore les biographes : « Son père, Pierre Philippe Louis, […] avait épousé en 1842 Jeanne Constance Blanchin, qui mourut dix ans plus tard après lui avoir donné deux enfants, Lucie et Georges. En 1855, il se remaria avec Claire Céline Maldan, et de cette union naquit, en 1857, un fils, Paul ; puis, en 1870, notre écrivain, qui reçut les prénoms de Pierre Félix. Cette naissance tardive, les différences de caractère entre le père et le fils, la désaffection du premier à l'égard du second, la profonde intimité qui régna toujours entre Louÿs et son frère Georges, tout cela a fait soupçonner à certains biographes et critiques que ce dernier était en réalité le père de l'écrivain. La relation exceptionnellement intime et constante que Pierre et Georges maintinrent entre eux toute leur vie, pourrait être un argument en ce sens. Bien entendu, on n'a point découvert de preuve irréfutable, et on n'en découvrira sans doute jamais. Il n'empêche que certaines lettres […] sont assez troublantes. En 1895, par exemple, Louÿs écrit gravement à son frère qu'il connaît la réponse à « la question la plus poignante » qu'il puisse lui poser, question qu'il a « depuis dix ans sur les lèvres ». L'année suivante, en plein triomphe d'Aphrodite, il remercie Georges avec effusion et termine sa lettre par cette phrase : « Pas un de mes amis n'a un PERE qui soit pour lui comme tu es pour moi. » Arguant de l'étroite intimité de Georges et de Claire Céline durant l'année 1870, et de la jalousie que le père ne cessa de montrer vis-à-vis de son fils cadet, Claude Farrère n'a pas hésité à conclure en faveur de Georges Louis. Et que penser de cette dédicace de Louÿs à son frère sur un japon de l'originale de Pausole : Pour Georges, son fils aîné / Pierre. » (Jean-Paul Goujon, Pierre Louÿs)
Comme en atteste l'enveloppe jointe, Pierre Louÿs envoie cette lettre à son frère alors que celui-ci exerce la fonction de délégué de la France à la Commission internationale de la dette égyptienne et se trouve au Caire. En bon socialite, Pierre raconte à son frère ses nouvelles rencontres : « J'ai rencontré hier chez un ami un des fils de ton ministre [Marcellin Berthelot]. Je les connais d'ailleurs depuis longtemps tous les quatre, mais je les vois peu. L'un d'eux (André) est un ami d'Henri Mougeot avec lequel il a loué ainsi que deux ou trois autres jeunes gens une maison à Chevreuse et une maîtresse à Paris. […] L'autre, Daniel est professeur à l'Ecole de Pharmacie. Chimiste remarquable dit-on. Philippe ne fait rien de spécial […] Enfin René, le plus jeune, est le plus ancien ami de Blum et son grand rival d'autrefois au concours général. […] C'est Philippe qui fit il y a cinq ou six ans avec Léon Daudet et Georges Hugo une trinité si célèbre. Il est également connu pour avoir fait un sonnet où se trouvaient six rimes en omphe, ce qui stupéfia Heredia. »
Mais ces mondanités n'éloignent pas Pierre Louÿs de la littérature. En effet, son premier roman intitulé Aphrodite va bientôt paraître et il se demande à qui il pourrait le dédier. Il a d'abord pensé à José Maria de Heredia mais… « H. refuse […] la dédicace d'Aphr. parce qu'il a encore deux filles à marier. J'avais mis moi-même mille réticences dans mon offre, et sa réponse, après tout n'est pas désobligeante. Je sais d'autre part qu'il répète devant des étrangers et indifférents tout ce qu'il m'a dit du livre et dans les mêmes termes hyperboliques. Enfin il m'a donné cet argument : je veux vous faire un article aux Débats ; je ne pourrais pas l'écrire si le livre m'était dédié. – Alors je songe à Besnard. Qu'en dis-tu ? »  
La question prend toute son importance : Louÿs n'avait jusqu'ici publié que des plaquettes imprimées à tirage restreint. L'ouvrage, qui sera finalement bien dédié à Albert Besnard, remportera un immense succès, contribuant grandement au lancement de la maison d'édition du Mercure de France. On sait aussi quel autre grand succès Pierre Louÿs remportera auprès des filles Heredia.
Très belle lettre rédigée à la veille du premier grand succès public de Pierre Louÿs, le roman Aphrodite.
 

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