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Autographe, Edition Originale

Pierre LOUYS Lettre autographe signée partiellement codée adressée à Georges Louis à propos de la parution des Aventures du Roi Pausole : "C'est plus près de Perrault, de Gulliver, de Quichotte, de Candide que n'importe quel roman actuel. "

Pierre LOUYS

Lettre autographe signée partiellement codée adressée à Georges Louis à propos de la parution des Aventures du Roi Pausole : "C'est plus près de Perrault, de Gulliver, de Quichotte, de Candide que n'importe quel roman actuel. "

Paris mercredi 7 [mars 1900], 13,5x18cm, 4 pages sur un double feuillet.


Lettre autographe signée de Pierre [Louÿs] datée du mercredi 7 [mars 1900] adressée à Georges Louis. Quatre pages rédigées à l'encre violette sur un double feuillet. Enveloppe jointe portant, au verso, le cachet de cire intact au chiffre de l'écrivain. Pliure transversale inhérente à l'envoi.
Très belle lettre adressée à son frère Georges Louis avec qui Pierre Louÿs entretint une très intime relation et qu'il considéra comme son propre père. Comme en atteste l'enveloppe jointe, Pierre Louÿs lui envoie cette lettre alors que celui-ci exerce la fonction de délégué de la France à la Commission internationale de la dette égyptienne et se trouve au Caire : « je ne regrette que toi. Mais tous les jours. »
La question de la réelle identité du père de Pierre Louÿs fascine aujourd'hui encore les biographes : « Son père, Pierre Philippe Louis, […] avait épousé en 1842 Jeanne Constance Blanchin, qui mourut dix ans plus tard après lui avoir donné deux enfants, Lucie et Georges. En 1855, il se remaria avec Claire Céline Maldan, et de cette union naquit, en 1857, un fils, Paul ; puis, en 1870, notre écrivain, qui reçut les prénoms de Pierre Félix. Cette naissance tardive, les différences de caractère entre le père et le fils, la désaffection du premier à l'égard du second, la profonde intimité qui régna toujours entre Louÿs et son frère Georges, tout cela a fait soupçonner à certains biographes et critiques que ce dernier était en réalité le père de l'écrivain. La relation exceptionnellement intime et constante que Pierre et Georges maintinrent entre eux toute leur vie, pourrait être un argument en ce sens. Bien entendu, on n'a point découvert de preuve irréfutable, et on n'en découvrira sans doute jamais. Il n'empêche que certaines lettres […] sont assez troublantes. En 1895, par exemple, Louÿs écrit gravement à son frère qu'il connaît la réponse à « la question la plus poignante » qu'il puisse lui poser, question qu'il a « depuis dix ans sur les lèvres ». L'année suivante, en plein triomphe d'Aphrodite, il remercie Georges avec effusion et termine sa lettre par cette phrase : « Pas un de mes amis n'a un PERE qui soit pour lui comme tu es pour moi. » Arguant de l'étroite intimité de Georges et de Claire Céline durant l'année 1870, et de la jalousie que le père ne cessa de montrer vis-à-vis de son fils cadet, Claude Farrère n'a pas hésité à conclure en faveur de Georges Louis. Et que penser de cette dédicace de Louÿs à son frère sur un japon de l'originale de Pausole : Pour Georges, son fils aîné / Pierre. » (Jean-Paul Goujon, Pierre Louÿs)
Cette étonnante lettre, partiellement codée (« Accessit vient d'exiger Cenobite oncle Strophe Equité. – Unicolore Charrue. – Tillac ») démarre sur l'évocation d'une probable brouille entre les deux frères : « Cette semaine encore j'ai eu plusieurs fois la tentation de te télégraphier. Et puis je me disais : A quoi bon ? Si je n'ai pas de nouvelle c'est que Verveine. Ta lettre m'a montré le contraire ; et bien que très calmé moi-même par les raisonnements que tu sais, je suis tout de même bien soulagé de ne plus avoir à me demander si tu les crois justes. Désormais tout va bien, n'est-ce pas ? […] Je ne t'ai jamais dit, je crois, que Dahlia m'a fait parvenir une lettre où il est question du même événement entre nous. » « Dahlia » n'est autre que Zohra bent Brahim, dont Pierre Louÿs fit la connaissance au printemps 1897 en Algérie et qui devint rapidement sa maîtresse : « Zohra était une jeune personne vive et amusante, dont les réparties pittoresques enchantaient Louÿs, et qui fera sensation lorsque celui-ci, quelques mois plus tard, l'emmènera à Paris. Elle parlait parfaitement le français […] mais ne savait ni lire ni écrire, ce que Louÿs trouvait un avantage. A vrai dire, l'écrivain semble avoir surtout apprécié la parfaite disponibilité amoureuse de Zohra, dont l'anatomie, si l'on en juge par les nombreuses photos qu'il prit d'elle, lui plaisait fort. » (Ibid.)
La missive évoque également la parution imminente des Aventure du Roi Pausole qui semble angoisser Pierre Louÿs si l'on en croit les ratures contenues dans ce très beau passage : « Pausole paraît dans le Journal à partir de dimanche ou lundi. Le commencement paraît avoir amusé Aléa. [Hélène de Heredia] Ce n'est une raison ni pour croire à la sincérité de ce plaisir, ni pour s'emballer sur ce que vaut la prose. – Pour moi, je suis très incertain. – Cela ne ressemble à rien de ce qu'on a publié depuis une cinquantaine d'années. C'est plus près de Perrault, de Gulliver, de Quichotte, de Candide que n'importe quel roman actuel. Les personnages sont contemporains et le territoire imaginaire. Le principal personnage est habillé en roi de carreau. C'est une bouillabaisse de cinq ou six « genres » différents, et je prétends à chaque ligne faire accepter cela au lecteur comme le plus réaliste des romans russes. Il me faut un certain toupet qui ne va pas sans inquiétude. » Ce roman philosophique et satirique, dédié à l'excentrique Jean de Tinan, connaîtra malgré les inquiétudes de son auteur un immense succès et deviendra l'un des livres les plus réédités de Pierre Louÿs.
A son habitude, Pierre Louÿs donne ensuite à son frère quelques nouvelles du milieu littéraire : « Gide vient d'écrire un long article, perfide et haineux sur la Double Maîtresse. Il a d'ailleurs du talent de critique et semble devoir se tourner de ce côté pour se consoler de sa littérature. C'est lui qui fait « les livres » à la Revue Blanche depuis un mois. La biographie de Ste Beuve rappelle assez la sienne, jusqu'ici. »
 

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