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Autographe, Edition Originale

Guy de MAUPASSANT Lettre autographe signée et enveloppe adressée à la comtesse Potocka : « J'ai parlé de vous hier soir avec [Paul] Bourget qui vous trouve charmante et qui m'a presque chargé de vous le dire. »

Guy de MAUPASSANT

Lettre autographe signée et enveloppe adressée à la comtesse Potocka : « J'ai parlé de vous hier soir avec [Paul] Bourget qui vous trouve charmante et qui m'a presque chargé de vous le dire. »

s.l. [Paris] s.d. [5 mai 1884], 10x12,9cm, 4 pages sur un feuillet double.


Lettre autographe signée de Guy de Maupas­sant à la comtesse Potocka, 70 lignes à l'encre noire, agrémentée d'un dessin original à l'encre, sur un feuillet double à en-tête « 83, rue Du­long ». Enveloppe jointe.
Publiée dans Marlo Johnston, « Lettres inédites de Maupassant à la comtesse Potocka », Histoires littéraires, n°40, octobre-novembre-décembre 2009.
Maupassant a, des années durant, été l'un des sou­pirants les plus assidus de la comtesse Potocka. Il s'ap­prête à aller la voir sur invitation de son mari : « Vous savez, n'est-ce pas, que je dîne chez vous demain, invité par votre mari. » Son époux le comte Potocki vivait en totale liberté avec la comtesse, occupé qu'il était à entretenir la célèbre courtisane Émilienne d'Alençon, il ne s'offusqua pas des « Macchabées » de son épouse, son groupe de soupirants.
Les « Macchabées » avaient érigé l'amour en reli­gion et ils en étaient les pénitents. Ainsi Maupassant écrit-il à la comtesse : « Il n'y a pas deux pénitentes comme vous, d'abord. Et puis j'ai qu'une péni­tente qui me fait plutôt l'effet d'une Directrice car je me sens disposé bien plus à lui obéir qu'à la conseiller. » Plus loin, alors qu'il décrit une soi­rée à laquelle il a assisté, il admet s'être abîmé dans la ferveur que la comtesse provoque chez lui : « Comme j'avais mon chapelet dans ma poche je me suis mis à en réciter une dixaine en répétant entre chaque « ave » – « Notre Dame de Vassivière, patronne du lac Pavin, priez pour moi. » J'étais dans un parfait état de recueillement en sortant de cette maison où j'ai été reçu comme l'enfant prodigue. » Maupassant avait vu la comtesse en Au­vergne, lors d'un voyage qui le mena au lac Pavin et au lac de Vassivière.
Cette religion devait être bien plus du goût de Maupassant que le petit séminaire d'Yvetot où il fut envoyé étudier de 1863 à 1868. L'amour érigé au rang de religion élève Maupassant à la dignité de saint sty­lite : « [...] je suis remonté sur ma colonne pour me trouver à votre hauteur. »
À la suite, il a esquissé un dessin à l'encre où il s'est représenté lui-même ainsi que la comtesse, tous deux auréolés. Cette dernière est sur une autre colonne et lui tend la main pour le rattra­per alors que la colonne sur laquelle il se trouve s'est brisée et tombe.
Comme Maupassant, Paul Bourget fut un « Macchabée » : « J'ai parlé de vous hier soir avec Bourget qui vous trouve charmante et qui m'a presque chargé de vous le dire. Je m'acquitte de cette commission parce que je connais les ré­serves de mon ami, dans ses... déclarations. » Les deux hommes se sont rencontrés en 1877 dans les bu­reaux de la revue
La République des lettres et partagent la même fasci­nation pour la comtesse : « je lui ai parlé de vous selon ma pensée. Et il m'a avoué qu'il craindrait de vous connaître par peur de lui-même et de ses amies. » Paul Bourget est également un habitué des brillants salons de cette époque, il l'introduit chez la princesse Mathilde : « Cette conversation avait lieu chez la princesse Mathilde que je me suis décidé à aller voir entraîné par le dit Bourget. » La prin­cesse Mathilde Bonaparte n'est autre que la cousine de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III auquel elle fut longtemps fiancée avant d'épouser un comte russe. Vivant à Paris, elle tient un des salons lit­téraires les plus courus de la capitale.
Après ces considérations religieuses puis mon­daines, Maupassant en vient à la littérature : « Au­jourd'hui j'ai lu des vers depuis le matin, pour mon article du Gaulois que je n'ai pas encore fait. Je suis troublé décidément. » Il a publié dans la presse nombre de chroniques, nouvelles ou poèmes au cours de sa carrière, notamment entre 1880 et 1889 pour la revue Le Gaulois.
Il n'y a pas que la comtesse qui trouble son activité littéraire : « J'avais chez moi un horrible écrivain russe nommé Boborykine, qui m'a empêché de trouver une phrase. » Piotr Boborykine, auteur na­turaliste et journaliste russe, fit plusieurs voyages en France. Admirateur de Zola, il avait contribué à faire connaître son oeuvre en Russie. Il était également un personnage connu du Paris mondain. Maupassant lui a dédié La Chevelure (publiée sous le pseudonyme Maufrigneuse) qui fut publié quelques jours après cette lettre, le 13 mai 1884. Lors de cette visite chez Maupassant, ce dernier voulut faire la démonstration de sa vigueur à son invité. Léon Hennique a décrit la scène dans une de ses lettres à Edmond de Goncourt : « Maupassant avait ramené une femme, et toute la so­ciété était montée chez elle. Là, devant le Russe en ob­servation et n'en croyant pas ses yeux, il avait tiré six coups de suite, et par là-dessus, passant dans une autre pièce où était couchée une amie, il lui avait encore don­né du plaisir trois fois. » Il n'existe malheureusement aucune description de cet épisode par Boborykine.

Provenance : collection Jean Bonna.

VENDU

Réf : 60704

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