Coupure de presse du Los Angeles Times, datée du lundi 20 novembre 1972, comportant la signature manuscrite de Luis Buñuel. De nombreuses personnalités du cinéma international apparaissent sur ce cliché souvenir pris à la fin d'un déjeuner chez le réalisateur George Cukor : Robert Mulligan, William Wyler, George Cukor, Robert Wise, Jean-Claude Carrière, Serge Silberman, Billy Wilder, George Stevens, Alfred Hitchcock, Rouben Mamoulian et Luis Buñuel.
Luis Buñuel évoquera le souvenir du déjeuner durant lequel ce cliché a été réalisé dans son autobiographie Mon dernier soupir : « Je ne suis retourné à Los Angeles qu'en 1972 à l'occasion de la présentation au festival du Charme discret de la bourgeoisie [...] Je reçus un jour une invitation à déjeuner de George Cukor, invitation inattendue car je ne le connaissais pas. [...] Il y aurait aussi, nous disait-il "quelques amis". Ce fut en réalité un déjeuner extraordinaire. [...] Je me retournai. Hitchcock entrait dans la pièce, tout rose et rond, et se dirigeait vers moi les bras tendus. Lui non plus, je ne l'avais jamais rencontré mais je savais qu'à plusieurs reprises il avait publiquement chanté mes louanges. Il vint s'asseoir à côté de moi, puis exigea d'être à ma gauche pendant le déjeuner. Une main passée autour de mon cou, à demi couché sur moi, il ne cessait de me parler de sa cave, de son régime (il mangeait très peu) et surtout de la jambe coupée de Tristana : "Ah ! cette jambe..." [...] En mon honneur se tenait une étrange réunion de fantômes, qui ne s'étaient jamais trouvés ainsi réunis et qui tous parlaient des "good old days", du bon vieux temps. De Ben-Hur à West Side Story, de Some like it hot à Notorious, de Stagecoach à Giant, combien de films autour de cette table... Après le repas quelqu'un eut l'idée de faire venir un photographe de presse pour tirer le portrait de famille. La photographie devait être un des "collector's items" de l'année. »