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Autographe, Edition Originale

Antoine de SAINT-EXUPERY Dessin original préparatoire du chasseur du Petit Prince, à la mine de plomb

Antoine de SAINT-EXUPERY

Dessin original préparatoire du chasseur du Petit Prince, à la mine de plomb

New-York (Circa 1942), 22x28cm, une feuille.


Dessin préparatoire à la mine de plomb de la main d'Antoine de Saint-Exupéry représentant un personnage en pied aux proportions caricaturales.

« Je ne sais pas ce qui m'a pris, je dessine toute la journée et de ce fait les heures me paraissent moins brèves. J'ai découvert ce pourquoi j'étais fait : le crayon Conté mine de charbon ».
Des croquis de camarades de caserne que le jeune conscrit réalise à Casablanca lors de son service militaire aux aquarelles du Petit Prince, la vie de Saint-Exupéry est rythmée par cette activité marginale mais omniprésente, le dessin. Sur les lettres à ses amis, dans les marges de ses manuscrits, en tête de ses livres offerts, sur les télégrammes reçus, les factures, les nappes, les prospectus, sur tout ce qui lui passe par la main et offre un support à son imaginaire, Saint-Exupéry dessine, esquisse, caricature, croque, illustre, invente, griffonne des êtres vivants ou imaginaires, des amis et des amies. Puis, distraitement, il jette ces œuvres éphémères, prolongement de ses humeurs et de sa rêverie du moment.
 
Parmi tous ces dessins aux styles incroyablement variés, apparait cependant un personnage récurrent, autoportrait humoristique qui se transforme lentement en silhouette enfantine et bienveillante accompagnant dans tous ses périples l'aviateur intrépide de Courrier sud, le camarade humaniste de Terre des hommes ou le combattant de la liberté de Vol de nuit. Nul ami qui ne connaisse la silhouette du futur Petit Prince, ce compagnon des bons et mauvais jours de l'écrivain et qui portera finalement son testament littéraire, mélancolique hommage à ce désir enfantin : « S'il vous plait, dessine-moi un mouton » et à sa première vocation artistique : « C'est ainsi que j'ai abandonné, à l'âge de six ans, une magnifique carrière de peintre ».
C'est d'ailleurs à New-York, en pleine maturation de ce chef d'œuvre du conte humaniste, que Saint-Exupéry commence à conserver plus systématiquement ses croquis. En effet, hormis ceux réalisés en marge de lettres et manuscrits ou offerts à des amis, la plupart de ses dessins antérieurs à son exil américain furent détruits par Saint-Exupéry.
Mais à partir de 1941, Saint-Exupéry semble conserver volontairement certains croquis, réalisés sur un support qu'il affectionne, un papier très fin et presque translucide, le papier pelure filigrané Esleeck Fidelity onion skin Made in U.S.A, sur lequel il compose ses articles, ses lettres et surtout ses œuvres Pilote de guerre et Le Petit Prince.
Plusieurs croquis et manuscrits sont ainsi rassemblés dans des classeurs et foliotés à la plume. Malheureusement aujourd'hui dispersés dans plusieurs collections, dont la célèbre collection de Philippe Zoummeroff, ces dessins et notes romanesques de format homogène, sont perforés de trois œillets et numérotés. Bien que nous n'ayons trouvé aucune information sur ce classement particulier, on peut raisonnablement supposer qu'il fut réalisé par Saint-Exupéry lui-même. En effet, les numérotations posthumes ont été tracées au crayon rouge ou violet et non à l'encre. De même les trous, effectués sans ménagement directement par pression sur les anneaux du classeur, ne sont vraisemblablement pas le fait d'un exécuteur testamentaire. Tous les feuillets similaires proviennent originellement de la collection de la Comtesse Consuelo de Saint-Exupéry (Vente du 6 juillet 1984), dont on connait la vénération pour l'œuvre de son mari.

Ce feuillet numéroté 49 s'inscrit dans une série de feuillets de recherches graphiques et littéraire sur le Petit Prince.
Contrairement à de nombreux feuillets qui servirent de brouillon pour d'autres activités intellectuelles ou quotidiennes de Saint-Exupéry, ce feuillet, soigneusement conservé, ne comporte que ce croquis de personnage qui semble être donc une étude préparatoire à son œuvre encours plus qu'un griffonnage de distraction. Le Feuillet 43 consiste d'ailleurs lui-même en une série de petits princes en pied, tous comportant des coiffures différentes et plus ou moins excentriques dont une longue chevelure bouclée et une houppette à la Tintin.
 
Plus rare, la carrure et les proportions du personnage croqué sur notre feuillet évoquent très sensiblement le futur chasseur du conte, jusqu'à la position des mains et des pieds, mais il n'est ici encore qu'un personnage sans attribut ni attribution. Son visage semble être né d'un crayonnage de l'auteur qui a ajouté les éléments figuratifs puis le corps d'un crayon plus léger. Hormis l'aquarelle définitive, on ne retrouve pas d'étude de personnages similaires dans l'ensemble des dessins référencés et publiés dans le catalogue raisonné par Delphine Lacroix, Dessins, aquarelles, pastels, plumes et crayons.

Exceptionnel dessin de Saint-Exupéry réalisé pendant son exil américain, précoce recherche graphique du Petit Prince, qui, plus qu'un conte illustré par l'auteur, est une œuvre née de la passion intime de Saint-Exupéry pour le dessin qui ouvre la narration et en constitue le principal ressort dramatique : « dessine-moi un mouton ».

VENDU

Réf : 68247

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