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[François Claudius Koënigstein, dit RAVACHOL] Alphonse BERTILLON Unique portrait photographique daté et signé par Ravachol connu à ce jour

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[François Claudius Koënigstein, dit RAVACHOL] Alphonse BERTILLON

Unique portrait photographique daté et signé par Ravachol connu à ce jour

S.n., Paris [à la prison de la Conciergerie] s.d. [6 mai 1892], Cliché : 11,7x16,9 cm / Carton : 16,1x21,9 cm, une photographie.



« Jugez-moi, messieurs les jurés, mais si vous m'avez compris, en me jugeant jugez tous les malheureux dont la misère, alliée à la fierté naturelle, a fait des criminels, et dont la richesse, dont l'aisance même aurait fait des honnêtes gens»



Superbe portrait photographique original de Ravachol réalisé par Alphonse Bertillon, tirage d'époque albuminé contrecollé sur bristol. »
Rarissime légende autographe signée du plus célèbre des anarchistes français, rédigée de son écriture hésitante et naïve, au bas du cliché: «1er mai 1892 Koningstein [sic] Ravachol.»
La graphie Koningstein choisie par Ravachol diffère du patronyme de son père (Königstein). Cette variation attestée par le Maintron (Dictionnaire biographique du mouvement social et ouvrier) se retrouve notamment dans un écrit de sa main daté du 13 avril 1892 et conservé à la Conciergerie.
« Un certain Varinard des Cotes a tracé son portrait graphologique. Il crut pouvoir noter l'absence d'orgueil et de vanité, la droiture et la loyauté des convictions ». (Ramonet et Chao, Guide du Paris rebelle, 2008).
Nous n'avons pu trouver aucun autre exemplaire de cette photographie dans les collections publiques internationales ni en vente aux enchères. Les autographes du «Christ de l'anarchie» sont d'une insigne rareté. Nous ne connaissons que cette unique photographie de Ravachol dédicacée à l'exception de celle mentionnée dans les rapports de surveillance de la Conciergerie: « Le nommé Ravachol nous a fait voir sa photographie sur le recto de laquelle il a inscrit ces mots : « à tous ceux que j'ai aimé. Mon cœur sera toujours près de vous, ma dernière pensée sera pour vous. Tous mes baisers ». Signé Ravachol. Il a l'intention d'envoyer cette photographie à son frère, ainsi qu'une lettre dont le résumé est le suivant : « Comme vous le voyez, je suis souriant sur ma photographie, vous pourrez donc en déduire que mon sort n'est pas si triste que vous le pensez. Il ne me manque qu'une chose : la liberté. Du reste je ne fais aucune différence entre ma vie en prison et celle que je menais auparavant. Toutes les deux ne sont que souffrance. Le vrai bonheur n'existera pour moi que lorsque je verrai la réalisation de mes projets, si cela ne se peut, je préfère la mort. J'envisage ces deux points le sourire aux lèvres ». (8 mai 1892) Nous n'avons pu localiser ce cliché et n'en avons trouvé aucune autre trace depuis ce rapport. Nous n'avons d'ailleurs aucune certitude que cette photographie existe encore. à l'instar de la nôtre, elle a été réalisée lors d'une séance à la prison de la Conciergerie le 6 mai 1892 durant laquelle plusieurs poses ont été tirées. Ravachol a donc antidaté sa dédicace en se servant probablement de la date symbolique du 1er mai 1892, premier anniversaire du massacre de Fourmies.
 
Il est certainement fait mention de notre cliché dans les mémoires du photographe et père de l'anthropométrie Alphonse Bertillon : « Ce fut l'identification de l'anarchiste Ravachol qui consacra la sûreté de sa méthode. Ravachol avait fait sauter au moyen d'une bombe l'immeuble où habitait alors le procureur de la République ainsi que le restaurant Véry et menaçait de continuer cette besogne de destruction quand il fut arrêté au milieu d'une foule hurlante qui voulait le mettre en pièces, au point qu'il arriva au service anthropométrique avec un visage boursouflé, tuméfié, hideux. Il fallut toute la diplomatie, toute la pénétration psychologique d'Alphonse Bertillon pour le convaincre de se laisser mensurer et photographier. Ravachol exprima le désir, vu l'état effrayant de son visage, d'être photographié une seconde fois dès que ses plaies et ses ecchymoses seraient guéries. Bertillon le lui promit et tint parole, il poussa même la délicatesse vis-à-vis de ce bandit jusqu'à lui porter dans la cellule qu'il occupait au dépôt un exemplaire de son portrait collé sur bristol. Et Ravachol qui ne pouvait en croire ses yeux, de s'écrier : – vous êtes un honnête homme, vous au moins, monsieur Bertillon. » (Suzanne Bertillon, Vie d'Alphonse Bertillon l'inventeur de l'anthropométrie, 1941). Ce témoignage d'une grande précision nous éclaire sur l'importance de l'arrestation de Ravachol dans la carrière du célèbre criminologue et la relation particulière qui unit les deux hommes. Il faut dire que c'est Bertillon lui-même qui procéda à l'identification de l'activiste qui avait été « bertillonné » deux ans plus tôt, démontrant avec brio toute l'efficacité de sa méthode de classification : cette première fiche se trouvait parmi 500 000 autres, déjà réalisées depuis la création du service d'Identification judiciaire en 1889.
Nous ne savons pas à qui Ravachol destinait ce portrait qu'il estimait tant, mais l'absence de dédicataire et la date hautement symbolique qu'il y appose, ultime défi à l'État policier, laisse à penser qu'il l'offrit à un partisan de sa cause.
 
Rarissime tirage d'époque de l'icône anarchiste Ravachol, dont le nom – immortalisé dans la culture populaire – deviendra même un nom commun, de l'insulte du capitaine Haddock (« Mille millions de mille milliards de mille sabords !... Espèce de cannibale !... Bachi-bouzouk !... Ravachol !... ») à la litanie punk des Bérurier Noir : « Salut à toi l'Espagnol / Salut à toi le Ravachol ! ».
 

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