Edition originale, un des 647 exemplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers après 109 réimposés.
Correspondance réunie et annotée par Jean-Marie Carré.
Bel exemplaire.
« J'ai horreur de me servir de mes amis dans ma littérature. [...] Je peux montrer mon cul en public et non mon coeur où ta place est si grande, toi, mon frère, non de chair, mais d'esprit et de choix. » (T. Gautier à L. de Cormenin, 1er aout 1851, cf. "Théophile Gautier" par Stéphane Guégan, Gallimard, 2011)
Edition originale, un des 647 exemplaires numérotés sur pur fil, seuls grands papiers après 109 réimposés.
Correspondance réunie et annotée par Jean-Marie Carré.
Bel exemplaire.
Nouvelle édition in-4, revue et corrigée par l'auteur, avec de nombreux bandeaux, lettrines et culs de lampe ornés.
Reliure en plein veau brun glacé, dos à cinq nerfs à caissons richement ornés de dorure, pièce de titre en maroquin rouge, triple filet à froid en encadrement des plats, double filet doré sur les coupes, tranches rouges, contreplats et gardes marbrés.
Discrètes griffures et épidermures aux plats, coins légérement émoussés, sinon très bel exemplaire.
Défaut de papier provoquant des déchirures marginales aux pp. 49, 571 et 595, petites rousseurs éparses affectant quelques cahiers vers la fin de l'ouvrage, infime galerie de vers en coin inférieur des pp. 253 et suivantes, s'achevant en sympathique émoji.
Emouvant billet autographe daté et signé adressée à son amie la femme de lettres Christiane Baroche, 11 lignes à l'encre noire sur un post-it, à propos de la maladie de sa femme et du traitement qu'elle observe.
Enveloppe manuscrite jointe sur laquelle la destinatrice a ajouté le nom de son correspondant, Cortazar, en angle supérieur gauche.
"31 (sic)/9/82 Chère Christiane,
un mot pour te remercier de ta carte et tes souhaits concernant Carol. Elle commence un traitement à la cortisone, et j'espère que bientôt il y aura de bons résultats. Merci de nous offrir ta maison, cela fait du bien de savoir qu'il y d'amis si bons. Je t'embrasse. Carol t'embrasse aussi très fort. Julio."
Edition originale.
Un seul exemplaire au CCF (Roanne).
Reliure en demi basane verte, dos lisse fendillé et comportant des manques, plats de papier peigné, couvertures imprimée conservées, reliure de l'époque.
Deuxième plat ayant tendance à se détacher.
L'historien vénitien Ronaldo Fulin (1824-1884) effectua de nombreuses publications et études originales à partir des fonds très riches de l'Archivio di Stato de Venise.
La question qu'il traite dans cette communication offre un lien avec les rapports présumés de Colomb et de Venise (cf. les lettres jointes).
Exemplaire du célèbre américaniste Henry Harrisse (1829-1910), spécialiste des premières découvertes du Nouveau Monde, avec envoi autographe de Ronaldo Fulin en tête du premier plat de couverture.
Henri Harrisse a enrichi cette plaquette de 7 lettres autographes signées contrecollées, en français ou en italien, généralement accompagnées de leurs enveloppes : 1. Une de l'historien italien Cesare Cantù (1804-1895), du 10 décembre 1881. - 2. Une du colombiste Marcello Staglieno (1829-1909), du 3 août 1888. - 3. Une du directeur de l'Archivio di Stato de Venise (signature illisible), du 27 juin 1888. - 4. Une carte de l'éditeur B. Calore, en date du 17 décembre 1881. - 5.-6. Deux lettres du philologue et hispaniste Alfred Morel-Fatio (1850-19245), datées du 2 et du 9 décembre 1881. - 7. Une lettre de Henry Vignaud (1830-1922), comme premier secrétaire de la Légation des Etats-Unis à Paris de 1882 à 1909, en date du 30 mai 1888.
La plupart tournent autour de l'existence d'une prétendue lettre de Christophe Colomb au Sénat de Venise, avant les voyages d'exploration.
Lettre autographe datée et signée adressée à la femme de lettres Christiane Baroche, 21 lignes à l'encre bleue à propos d'un numéro de la revue Sud qui lui a été consacré.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli, enveloppe manuscrite jointe, Christiane Baroche ayant ajouté au crayon de papier le nom de l'expéditeur.
Michel Leiris remercie Christiane Baroche pour l'hommage qui lui a rendu la revue Sud : "Soyez sûre que je préfère de beaucoup quelque chose de ce genre à un ensemble de doctes analyses ! " mais ne pourra se rendre disponible pour la prochaine manifestation le concernant : "Dites, je vous prie, à Mr Genêt que je lui sais gré d'avoir pensé à une "journée Leiris", mais qu'il ne doit malheureusement pas compter sur ma présence : j'en serai, d'une part, empêché matériellement... et, d'autre part, cette participation personnelle m'embarrasseerait beaucoup, je vous l'avoue franchement."
Pour terminer, Michel Leiris présente ses voeux à sa correspondante et à l'équipe de Sud pour l'année à venir.
Lettre écrite par un secrétaire et signée par Louis XVI adressée au cardinal Ludovico Calini, rédigée à l'encre sur onze lignes. La signature de Charles Gravier, comte de Vergennes, figurant en pied du bifeuillet, accompagne celle du roi pour ces vœux de nouvelle année. Est inscrit au verso le nom du destinataire : « Mon Cousin le Cardinal Calino ».
Quelques mouillures, un trou discret à « qu'il vous ait ».
« Mon Cousin, J'ai vu avec plaisir par votre lettre du 1er octobre et le témoignage de la sincérité des vœux que vous formez pour moi au commencement de cette année. Vos sentiments me sont autant connues que vous devez être persuadé du désir que j'ai de vous donner des preuves de mon estime et de mon affection. Sur ce je prie Dieu qu'il vous ait, Mon Cousin, en sa sainte et digne garde. Écrit à Versailles le 31 janvier de 1776. »
Bristol autographe daté et signé adressé depuis son domicile parisien à la femme de lettres Christiane Baroche, 12 lignes à l'encre bleue.
Enveloppe manuscrite jointe sur laquelle Christiane Baroche a ajouté "Leiris" en angle supérieur droit.
"5 avril 1979,
chère Christiane Baroche,
merci à vous ainsi qu'à tous ceux qui ont bien voulu m'adresser, par l'intermédiaire de Sud, un signe amical. Je ne puis qu'en être reconforté et trouver là un peu cde courage dont je manque de plus en plus pour travailler ! Soyez donc certaine que votre idée m'a fait plaisir et croyez à mes sentiments les meilleurs. Michel Leiris."
Billet autographe daté et signé de Marguerite Yourcenar adressé depuis son domicile parisien à Marcel Baroche, de la revue littéraire Sud, sur une de ses cartes de visite, 18 lignes à l'encre verte accompagnées d'une enveloppe manuscrite à l'adresse de son correspondant, concernant un projet de collaboration initié par le directeur de la Sud avec l'écrivain.
"27 décembre 1980, à la revue Sud, à marcel Baroche
cher monsieur, vous avez mon acceptation au projet d'un numéro spécial sur mon oeuvre en 1982, et mes remerciements anticipés. Il existe de nombreuses photographies de moi dont quelques unes me paraissent ressemblantes : je n'en possède personnellement aucune, mais peut-être en trouverai-je à vous en envoyer en temps utile. Pour l'instant au moins, je ne possède aucun inédit à offrir. Plus tard peut-être... Bien sympathiquement Marguerite Yourcenar."
Edition originale (cf. Martin & Walter, 16 491. Monglond III, 630. Manque à Schefer, Blackmer et Atabey.)
Reliure à la bradel en plein cartonnage de papier marbré, dos lisse, pièce de titre de basane fauve en long, tranches rouges, reliure moderne.
Quelques rousseurs, taches en marge supérieure des derniers feuillets.
Excellent abrégé de la mission diplomatique du général Hénin de Cuvillers à Constantinople (1793-1795).
Au retour de Turquie, Hénin (né en 1755) prit part à la campagne d'Italie de 1796, et fut blessé à Caldiero et à Arcole.
Nommé en 1802 au poste d'adjoint à l'état-major de Saint-Domingue, ce fut lui qui ramena à Paris en 1804 les archives de l'armée de la colonie que lui avait confiées Rochambeau.
Sa carrière militaire sous l'Empire s'achève en 1813, date à laquelle il lui fallut se justifier devant le conseil de guerre de Grenoble à la suite de l'évacuation du Simplon, jugée trop hâtive.
Admis à la retraite en 1815, il vécut jusqu'en 1841.
Les 164 dépêches résumées dans le présent recueil donnent d'intéressants renseignements sur la vie diplomatique à Constantinople, les rapports avec le gouvernement révolutionnaire, les nouvelles venant des comptoirs d'Asie, la situation dans le Levant, les événements maritimes et militaires, etc...
Edition originale, un des 40 exemplaires numérotés sur ingres, tirage de tête.
Très bel exemplaire.
Lettre autographe signée inédite d'André Breton adressée au critique Charles Estienne ; une page et quelques lignes à l'encre noire sur un papier à en-être de la galerie de l'Étoile Scellée.
Deux pliures transversales inhérentes à l'envoi, un petit manque angulaire en marge haute droite.
Très belle lettre rendant compte de la disparition de l'un des amis les plus chers d'André Breton et de sa brouille avec Albert Camus.
Breton fait part à son ami de la disparition de l'artiste surréaliste tchèque Jindřich Heisler : « Votre lettre parlait de ces jours où il semble « qu'il y ait juste assez de feu pour vivre » : c'était bien loin d'être assez de feu lundi, lorsqu'elle me parvenait : un de mes deux ou trois meilleurs amis, Heisler, pris soudain de malaise en se rendant chez moi le samedi, avait dû être hospitalisé d'urgence et je venais de recevoir le pneumatique de Bichat m'annonçant sa mort. Je suis resté longtemps hagard devant ce fait non moins impensable qu'accompli : il n'était pas d'être plus exquis que celui-ci, mettant plus de chaleur dans ses entreprises, dont la plus constante était de tout alléger et embellir à ceux qu'il aimait. » Les deux poètes étaient en effet très proches : Heisler avait participé, au côté de Breton, au lancement de Néon en 1948 et l'avait soutenu lors d'un épisode dépressif, l'accompagnant avec d'autres amis à l'île de Sein. « Le début de l'année 1953 est assombri par la mort de Jindřich Heisler (le 4 janvier). Fidèle entre les fidèles, il « a vécu intégralement pour le surréalisme » selon Breton qui rend hommage à son activité d'animateur : « C'est ainsi qu'il fut de 1948 à 1950 l'âme de Néon et jusqu'à ses derniers instants le plus grand enfanteur de projets que son génie lui soufflait le moyen de réaliser comme par enchantement. » » (Henri Béhar, André Breton)
Lettre autographe datée et signée Alexis Léger, 26 lignes à l'encre bleue, adressée, depuis Washington, à son amie Emily Amram lui décrivant les affres de sa convalescence après un "stupide accident".
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli.
Le poète remercie son amie de ses attentions florales alors qui'il était souffrant : "combien la présence de vos fleurs m'a aidé contre les mauvaises ombres pendant mes jours de réclusion ! " et doit, à son grand dam, encore différer, à une date ultérieure, la visite qu'il lui a pourtant promise : "une mauvaise grippe washingtonnienne, qui m'a surpris, déjà fatigué, peu après mon retour chez moi, achevé de me déprimer, et pour ne pas accabler encore l'affectueuse sollicitude de bons amis comme vous et Phil, je n'ai su, écoeuré de moi-même, que me condamner au silence et à la solitude."
Il va tenter de noyer ses noires pensées en s'octroyant un séjour à la mer dand le sud : "Je pars demain pour le sud et vais demander au voisinage de la mer la possibilité de me libérer, par la natation; des dernières traces de mon stupide accident."
Edition originale imprimée à petit nombre de cet extrait des numéros 314 & 318 de la Revue africaine, (années 1923 et 1924).
Reliure en demi chagrin noir, dos à cinq nerfs, date dorée en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, couvertures et dos conservés, reliure de l'époque.
Ouvrage illustré de 4 planches hors-texte, dont un portrait-frontispice. Tailliart 592.
Rare exemplaire de cette monographie minutieuse (reprise ensuite avec l'adresse de Champion), documentant le voyage qu'effectua Daudet en Algérie du 21 décembre 1861 au 25 février 1862, en compagnie de son cousin Reynaud.
Grâce à l'exploitation d'une multitude de sources, l'auteur parvint à reconstituer l'emploi du temps exact de l'écrivain ; le but de l'ouvrage était de répondre aux assertions de Degoumois dans L'Algérie d'Alphonse Daudet : "Essai sur les sources et les procédés d'imitation d'A. Daudet (Genève, 1922)", dans lequel l'auteur prétendait que la plupart des descriptions de l'Algérie contenues dans les "Lettres de mon moulin", 'Tartarin de Tarascon' et les 'Contes du lundi', étaient purement et simplement imitées d'Eugène Fromentin.
Notre exemplaire est enrichi d'une lettre autographe de Jules Caillat, datée de Paris, 7 juin [1924 ?] et vraisemblablement adressée à l'éditeur (bifeuillet de 4 pp. in-12), qui accompagne l'expédition de trois clichés originaux (ceux ayant servi à l'illustration photographique du texte) et d'un rouleau contenant une épreuve de chacun des clichés.
Jules Caillat s'étend aussi sur le nombre d'exemplaires souhaités (350 dont 300 seulement disponibles pour la vente), et sur les modifications typographiques nécessaires pour le passage des articles au livre.
Lettre autographe signée de Georges Bataille à Denise Rollin, 40 lignes à l'encre noire, 2 pages sur un feuillet.
La relation entre Georges Bataille et Denise Rollin a duré de l'automne 1939 à l'automne 1943 et a laissé une courte mais passionnante correspondance. La présente lettre date des débuts de leur histoire mais laisse déjà apparaître les angoisses de Bataille : « Peut-être ai-je été trop heureux avec vous pendant quelques mois, même alors que l'angoisse ne tardait jamais beaucoup à interrompre, au moins pour un temps, un bonheur qui était presqu'un défi. »
Amoureux passionné, il passe de l'exaltation au doute le plus profond et offre même à sa maîtresse une potentielle échappatoire à leur relation : « Si vous ne pouvez plus supporter, me supporter, je vous en supplie, ne vous trompez plus : dites que c'est moi, et non une maladresse que j'aurais pu éviter, qui est facilement réparable. » Il se propose en tant que victime sacrificielle sur l'autel de leur amour plutôt que de vivre une histoire fade et sans saveur : « Comprenez-moi quand je vous dis que je ne voudrais pas que tout s'enlise, que je veux bien accepter la souffrance pour moi, plutôt que pour vous et moi une sorte de médiocrité infirme. »
Plus tôt dans la lettre, c'est à l'humour qu'il a recourt pour la distraire de ses préoccupations : « J'ose à peine vous faire rire en vous racontant que je maigris, que mes pantalons tombent quelquefois, parce que je n'ai pas encore pris l'habitude de serrer la ceinture au nouveau cran. » Puis, il se refait suppliant : « je vous écris comme un aveugle, parce qu'en me parlant comme vous le faites quand vous me quittez ou quand vous me téléphonez, vous me faites tomber dans une obscurité presqu'insupportable. » Avant de tenter de se raisonner lui-même : « il y a des moments où j'ai honte de douter de vous et d'avoir peur, ou encore de perdre stupidement la tête. » Enfin, cerné par toutes ses incertitudes d'homme amoureux, Bataille tente de trouver du répit dans l'évocation de la famille qu'il a recomposée avec Denise et son fils Jean (alias Bepsy) : « Si vous m'écrivez, dites-moi comment est Bepsy, c'est la seule chose, peut-être, que vous pouvez me dire qui ne touche plus en moi un point douloureux. »
Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers (sauf pour le N°7) pour chacun des volumes.
Notre série complète se compose ainsi :
Cahiers Céline 1 : Céline et l'actualité littéraire 1932-1957.
Cahiers Céline 2 : Céline et l'actualité littéraire 1957-1961
Cahiers Céline 3 : Semmelweis et autres écrits médicaux
Cahiers Céline 4 : Lettres et premiers écrits d'Afrique 1916-1917
Cahiers Céline 5 : Lettres à des amies
Cahiers Céline 6 : Lettres à Albert Paraz 1947-1957
Cahiers Céline 7 : Céline et l'actualité 1933-1961
Cahiers Céline 8 : Progrès suivi de Oeuvres pour la scène et l'écran.
Iconographie.
Rare ensemble complet.
Edition originale, un des 40 exemplaires numérotés sur vélin de lana, seuls grands papiers.
Bel exemplaire.
Ensemble de 59 lettres manuscrites envoyées à sa famille représentant environ 180 pages en majorité in-8, la plupart écrites sur papier de deuil, parfois sur quelques en-têtes notamment du ministère de la Marine.
L'ensemble est contenu dans une boîte en pleine toile rouge moderne, pièce de titre noire.
Polytechnicien et officier d'artillerie de marine, Gustave Borgnis-Desbordes (1839-1900) est connu pour avoir conduit, de 1880 à 1883, trois colonnes expéditionnaires à travers le Haut-Sénégal et le Haut-Niger, ces opérations ayant permis la construction de plusieurs forts militaires, d'un chemin de fer et d'une ligne télégraphique de plus de sept cents kilomètres reliant Bakel (sur le Sénégal) à Bamako. Il servit ensuite au Tonkin (1884-85) en tant que colonel commandant l'artillerie du corps expéditionnaire. Il participa à plusieurs combats près de la frontière chinoise et dut remplacer le général de Négrier blessé à la bataille de Lang Son le 28 mars 1885. La retraite précipitée des troupes françaises, ordonnée par le colonel Herbinger, donna lieu à une controverse qui fit tomber le ministère Jules Ferry. Borgnis-Desbordes rédigea un rapport qui mettait en cause Herbinger, mais ce dernier bénéficia d'une ordonnance de non-lieu et Borgnis fut accusé de l'avoir calomnié. La présente correspondance, qui s'étend de janvier 1886 à août 1887, évoque l'affaire de Lang Son et la délicate situation dans laquelle il se trouvait : appuyé par les généraux Faidherbe, Brière de l'Isle et de Négrier, Borgnis-Desbordes avait contre lui les généraux d'artillerie Virgile et Dard. Malgré cela, il fut promu général de brigade le 25 juillet 1886. Les lettres évoquent les nombreuses visites qu'il fit à des amis, à des militaires ou à des relations dans la capitale, la recherche d'appuis éventuels, et contiennent des allusions à la vie politique, mentionnant Henri Rochefort, Louise Michel, Clemenceau, le général Boulanger… Sur les 59 lettres, 47 sont adressées à sa sœur Claire (épouse d'Henry Lethier, ingénieur des Ponts et Chaussées), 11 à son frère Ernest (1843-1925), polytechnicien, officier d'artillerie et futur général, et 1 à sa belle-sœur Emilie Lacœille, épouse d'Ernest. Elles sont presque toutes écrites de Paris; quelques-unes ne comportent pas de lieu et une lettre est écrite d'Auxerre (1er juillet 1886). Extraits : 1886. "Je mène une vie absurde. Je suis en habit noir tous les soirs. J'ai dîné hier dans une maison où se trouvaient M. Jules Ferry, Jules Réache, etc. Il y avait aussi Mme Jules Ferry, fort jolie femme dans une toilette charmante. Ce soir je dîne au café de la Paix… Mardi je dîne à Vincennes, mercredi je déjeune encore en ville, etc." (Paris, janvier 1886, à sa sœur). "J'ai vu mon ministre vendredi. Il m'a reçu en me disant : Eh bien ! mon cher colonel, vous voilà revenu de la comédie de St Malo. Puisque vous l'appelez ainsi avec raison, lui ai-je répondu, je n'ai plus rien à vous dire… " (Paris, 14 février, à sa sœur). "Au Sénégal, tout commence à aller mal; mes prédictions se réalisent : le désordre va augmenter, la situation va devenir inextricable. On a envoyé tout dernièrement un gouvemeur inintelligent et malhonnête; je crains qu'on ne pense à moi pour remettre en état les affaires militaires; je me cache, je fais le mort : je ne veux pas être sous les ordres de ce monsieur… Je ne sais pas ce qu'ils veulent faire à la Chambre; cela m'inquiète peu. Mon rapport me semble avoir fini d'occuper les gens. Tous depuis M. de Mun jusqu'à Clemenceau radotent; j'estime autant Baily et Camelinat que Baudry d'Asson ou Cassagnac. Tous ces gens-là sont stupides et méchants, ou ridicules et niais. Je me moque de ce qu'ils peuvent dire sur des affaires militaires dont ils ne sont pas susceptibles de parler…" (s.l.n.d., à sa sœur). "Je reviens de chez le général Faidherbe auquel il a bien fallu me recommander. C'est un appui fragile que j'ai là; le pauvre général souffre beaucoup en ce moment. Quoiqu'il en soit, il m'a promis de faire pour moi ce qu'il pourrait. Ce sera peu de choses, l'influence des deux hommes, Général Faidherbe et Amiral Aube, l'un sur l'autre, étant aussi grande que celle d'un missionnaire sur un musulman. Je suis, paraît-il, très vivement battu en brèche. On me trouve trop jeune de grade… Le général Brière de l'Isle se remue pour moi, mais il passe, lui aussi, pour le serviteur damné de J. Ferry, et par suite son intervention ne pourra m'être utile, je le crains du moins beaucoup. J'ai vu Dislère ce matin [Paul Dislère (1840-1928), son ancien camarade de promotion à l'Ecole Polytechnique, à l'époque directeur des Colonies au ministère de la Marine]… Il ne peut non plus changer le vent qui est décidément contre moi. Il devient de plus en plus clair que la politique s'en mêle…" (Paris, 22 mai, à sa sœur). "M. Herbinger vient de faire une dernière plaisanterie en mourant en ce moment. Je vais être traité d'assassin, sans aucun doute. Et il y aura bien quelque médecin pour expliquer qu'il est décédé à la suite d'actes d'héroïsme qui ont miné sa constitution. Et que le colonel Desbordes a été assez aveugle et assez niais pour ne pas le voir… Bien que cette mort, au moment actuel, soit fâcheuse pour moi, je suis d'avis que M. Herbinger a fait un acte très sensé en décampant pour l'autre monde. C'est ce qu'il avait de mieux à faire. Que Dieu ait son âme !" (Paris, 27 mai, à sa sœur). "Mon affaire continue à ne pas aller… Le général de Négrier a bien voulu faire une démarche pour moi auprès du chef du personnel, l'amiral Olry; il n'en a tiré aucune assurance. Le général Brière se remue tant qu'il peut, et d'autant plus qu'il considère ma nomination comme une sorte de compensation qui lui est due pour tous les ennuis et toutes les injures dont il est gratifié à cause de M. Herbinger. Mais il n'a pas, non plus, grand succès. Je sais que le général Faidherbe a plaidé ma cause auprès du ministre, mais également sans pouvoir obtenir une réponse… Ajoute à cela que les généraux d'artillerie Virgile et Dard travaillent contre moi, que Rochefort est un véritable spectre pour nos ministres, que Clemenceau ne peut pas être mon ami, que j'ai fait jouer toutes mes batteries, lesquelles sont représentées par mes généraux, mais que je n'ai pas de députés et de sénateurs dans mon sac…" (Paris, 1er juin, à sa sœur). "J'ai enfin vu ma nomination à l'Officiel. Il paraît qu'elle était signée depuis plus de huit jours. On attendait le moment qui serait le moins pénible à Mr Rochefort, Mademoiselle Louise Michel, et aux joumaux de droite et d'extrême gauche. Ils ont fait un mauvais calcul. L'expérience le prouvera. J'ai fait des visites aujourd'hui. Ça n'est pas amusant. J'ai vu l'amiral Peyron… Il m'a donné le conseil d'aller voir M. de Freycinet [président du Conseil et ministre des Affaires étrangères]… Il a été fort aimable avec moi… Je ne me suis payé qu'une petite malice. Il m'a parlé de la campagne du Tonkin, et il m'a félicité de ma bonne mine. Je lui ai répondu que la campagne du Tonkin était une expédition pour des jeunes filles. Il n'a pas insisté. Mais je suis certain qu'il a trouvé ce jugement un peu dur pour des gens qui ont fait de l'affaire du Tonkin un épouvantail…" (Paris, 26 juillet, à sa sœur). 1887. "Je ne sais pas encore officiellement où je suis envoyé en Inspection, mais d'après ce que j'ai entendu dire ce matin, je vais avoir à visiter la Réunion, Madagascar, la Nouvelle-Calédonie. C'est un voyage de plus de six mois, et moi qui déteste ce genre d'exercice, ça me fait un plaisir que je vous laisse à penser…" (Paris, 7 mai, à sa belle-sœur Emilie).
Lettre autographe signée de Charles Baudelaire adressée à Antoine Arondel, rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier bleu.
Pliures inhérentes à l'envoi, d'habiles restaurations d'infimes manques n'affectant pas le texte, une petite déchirure sur la signature discrètement restaurée. Cette lettre a été retranscrite dans la Correspondance I de Baudelaire (Collection de la Pléiade, p. 277) et datée par Claude Pichois de mai 1854.
Baudelaire envoie des places de théâtre à son marchand d'art Antoine Arondel – personnage sulfureux et sans scrupules qui profita du goût immodéré du poète pour les beaux-arts et excita sa manie de la collection.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Reliure en demi chagrin aubergine, dos à quatre nerfs orné de triples caissons dorés et décorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches mouchetées, reliure de l'époque.
Ce recueil de poésie est suivi d'études sur Henry Murger par Théophile Gautier, Jules Janin, Arsène Houssaye, Paul de Saint-Victor...
Notre exemplaire est enrichi d'un billet autographe signé d'Henry Murger indiquant à son correspondant qu'il lui rendra visite bientôt.
Carte de visite autographe signée à la metteuse en scène Simone Benmussa, 8 lignes au feutre noir, enveloppe jointe.
"Chère Simone Benmussa, quel succès ! J'en reçois les échos de tous côtés ! Nous vous devons tous cette merveilleuse soirée. Laiseez-moi vous dire encore Merci et Bravo. En toute amitié. R. Badinter."
Conseillère littéraire de la Compagnie Jean-Louis Barrault - Madeleine Renaud, puis, en 1957, rédactrice en chef des Cahiers Renaud-Barrault, Simone Benmussa dirigea aussi, depuis le théâtre de l'Odéon, le service culturel et les Cahiers de la compagnie Renaud-Barrault. Elle adapta au théâtre des ouvrages de son amie Nathalie Sarraute dont "Enfance" en 1984 (avec la voix enregistrée de Nathalie Sarraute( et "Pour un oui ou pour un non" en 1987, Pierre Klossowski, Jean Cocteau, Gertrude Stein, Samuel Beckett... Elle fut la compagne de l'actrice Erika Kralik.
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Exceptionnelle et très esthétique carte d'Albert Einstein à « l'ami des plus grands génies de son temps » - selon Schrödinger - le mathématicien et physicien Ludwig Hopf, qui permit la rencontre d'Einstein avec un autre génie du XXe siècle : Carl Jung. Le maître invite ici son élève à un dîner comptant au nombre des invités le scientifique Max Abraham, futur grand rival des années zurichoises et fervent opposant à la théorie de la relativité d'Einstein.
Le destinataire de cette carte, Ludwig Hopf, rejoint Einstein en 1910 en tant qu'assistant et élève à ses séminaires de physique et de théorie cinétique à l'Université de Zürich. Ils signent deux articles fondamentaux sur les aspects statistiques de la radiation et donnent leurs noms à la force de résistance « Einstein-Hopf ». Leurs échanges épistolaires retracent le complexe cheminement des travaux d'Einstein sur la relativité et la gravitation, témoignant de leur grande complicité et du précieux apport de Hopf dans les recherches du maître. Quelques mois après l'écriture de cette missive, Hopf trouvera même une erreur dans les calculs d'Einstein sur les dérivées de certaines composantes de la vitesse que ce dernier corrigera dans un article l'année suivante. Ils forment également un duo musical et interprètent les grands génies de la musique, Hopf accompagnant au piano le violon du maître sur des morceaux de Bach et Mozart.
Einstein invite par cette carte son élève et ami Hopf à un dîner avec Max Abraham, à l'aube d'une controverse scientifique majeure qui les opposera à partir de 1911. La théorie de la relativité restreinte selon Abraham ne convaincra pas Einstein qui soulignera le peu de moyens de vérification par l'observation et son manque de prédiction de la courbure gravitationnelle de la lumière. En 1912, leur différend deviendra public par publications interposées. Abraham ne reconnaîtra jamais la validité de la théorie einsteinienne.
Au cours de leurs brillants échanges artistiques et intellectuels, Hopf a sans doute réussi là où Freud avait échoué comme il lui avouera dans une lettre : « Je romprai avec vous si vous vous glorifiez d'avoir converti Einstein à la psychanalyse. Une longue conversation que j'ai eue avec lui il ya quelques années m'a montré que l'analyse lui était tout aussi hermétique que peut m'être la théorie de la relativité. » (Vienne, 27 septembre 1931). Fervent adepte de la psychanalyse, Hopf est en effet connu pour avoir présenté le célèbre psychanalyste Carl Jung à Einstein. Hopf et son maître partiront tous deux pour l'Université Karl-Ferdinand de Prague en 1911, où ils fréquenteront l'écrivain Franz Kafka et son fidèle ami Max Brod dans le salon de Mme Fanta.
Avec l'avènement du régime nazi, les destins de ces deux théoriciens de la mécanique du monde seront marqués par les persécutions et l'exil, Einstein se réfugiant tout d'abord en Belgique, Hopf en Grande-Bretagne après sa mise à pied en 1934 de l'université d'Aix-la-Chapelle à cause de ses origines juives. Les deux savants continueront à entretenir une prolifique correspondance au cœur de la tourmente, Einstein suggérant à Hopf l'ouverture d'une université à l'étranger pour les étudiants allemands exilés. Hopf s'éteindra peu de temps après avoir pris la chaire de mathématiques du Trinity College de Dublin en juillet 1939.
Précieuse invitation du grand physicien à l'ultime dîner réunissant la "vieille école" scientifique symbolisée par Max Abraham, à l'aube de la publication de la théorie de la relativité générale, qui bouleversera les conceptions classiques de l'espace et du temps et propulsera la Science dans le XXe siècle.
"Lieber Herr Hopf, ich hatte bei unserer Verabredung vergessen, dass ich morgen 6 Uhr Fakultätssitzung habe. Deshalb habe ich Herrn Abraham für morgen nach der [biffé :Vorlesung] Sitzung zum Abendessen gebeten (halb 8 Uhr). Ich bitte Sie, auch zu kommen. Herrn Rusch werde ich auch einladen und wahrscheinlich Herrn Prof[essor] Zermelo. Mit besten Grüssen / Ihr Einstein"
"Cher Monsieur Hopf, j'avais oublié lors de notre rendez-vous que j'avais une réunion de faculté demain à 6 heures. C'est pourquoi j'ai demandé à Monsieur Abraham de venir dîner demain après la [biffé :conférence] séance (7h30). Je vous prie de venir également. J'inviterai également Monsieur Rusch et probablement Monsieur le Prof[essor] Zermelo. Avec mes meilleures salutations / Votre Einstein"
Edition originale.
Reliures en demi chagrin noir, dos à cinq nerfs sertis de guirlandes dorées, dates dorées en queues, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, têtes dorées.
Quelques rousseurs essentiellement en début en fin de volume.
Préface de Prosper Mérimée.
Edition originale ornée d'un frontispice, ainsi que d'illustrations et cartes dans le texte, et d'une carte à double page "in fine".
Collaboration littéraire de Joseph Sachot.
Les dessins, couverture et cartes sont d'André Millot.
Reliure en demi toile chagrinée verte à coins, dos lisse muet, plats de papier marbré, couvertures illustrées montrées sur onglets et conservées, reliure de l'époque,
Intéressant témoignage sur la vie et la condition des populations esquimaudes : le Père Roger Bulliard (1909-1978), Oblat de Marie Immaculée, fut pendant quinze années missionnaire en Arctique, avant d'être versé dans l'aumônerie militaire canadienne.
L'ouvrage connut un immense succès au moment de sa sortie, et fut à l'origine de plusieurs vocations de voyageurs.
Notre exemplaire comporte un billet autographe signé de Roger Bulliard à un ami surnommé Titi, sur papier pelure, en date du 19 mars 1950.
Nous joignons aussi :
I. Deux cartes postales manuscrites adressées au destinataire du billet, et des coupures de périodiques.
II. Un petit album in-12 oblong de toile verte à oeillets et attaches, regroupant 29 tirages argentiques, de petit format (de 12x 7 cm à 4 x 4 cm) contrecollés sur papier fort, et représentant soit l'auteur, soit différentes étapes de son voyage de 1947.
Agréable ensemble.
Edition originale, un des 10 exemplaires numérotés sur japon impérial, le nôtre un des 3 hors commerce lettrrés, tirage de tête après 6 chine.
Reliure en plein maroquin terre de Sienne, dos lisse, date dorée en queue, gardes et contreplats de papier à effet moiré, encadrement d'un filet doré sur les contreplats, couvertures et dos conservés (dos restauré et doublé), tête dorée, étui bordé de maroquin terre de Sienne, étui de cartonnage façon bois, intérieur de feutrine blanche, reliure de l'époque signée Roger Arnoult.
Notre exemplaire est enrichi d'une lettre autographe signée d'une page de Jean Cocteau et montée sur onglet, écrite depuis La Roche Posay dans la Vienne, probablement adressée à Pierre Benoit et dans laquelle il évoque humoristiquement Charlie Chaplin, son fragile état de santé et son ennui : "... Me voilà dans ce film de Charlot : "Charlot fait une cure" - parmi les clowns et clowneries du mercurochrome... Le docteur H. arrive à éteindre mon fer de travail avec ses pelotes d'épingles aquatiques. Mon ventre gargouille. Si tu venais ce serait une très bonne cure. Que penses-tu de cette publicité pour La Roche : La Roche source d'ennuis."
Bel exemplaire agréablement établi par Roger Arnoult, élève de l'école Estienne, actif jusqu'en 1980 et qui travailla avec et pour les plus grands relieurs de son temps comme René Aussourd, Anthoine-Legrain, Paul Bonet, Georges Cretté, Pierre-Lucien Martin...
« Tu me dis : Aime l'art, il vaut mieux que l'amour
[...]
Et moi. je te réponds : La langue du poête
Ne rend du sentiment que l'image incomplète ».
« Des maîtres les plus grands les œuvres les plus belles,
Auprès du beau vivant, compare, que sont-elles ? »
Tu me dis : Aime l'art, il vaut mieux que l'amour ;
Tout sentiment s'altère et doit périr un jour !
Pour que le cœur devienne une immortelle chose,
Il faut qu'en poésie il se métamorphose,
Et que chaque pensée en sorte incessamment,
En parant sa beauté d'un divin vêtement.
Sentir, c'est aspirer!... c'est encor la souffrance ;
Mais créer, c'est jouir, ! c'est prouver sa puissance ;
C'est faire triompher de la mort, de l'oubli,
Toutes les passions dont l'âme a tressailli!
Et moi. je te réponds : La langue du poête
Ne rend du sentiment que l'image incomplète ;
Concevoir le désir, goûter la passion,
Nous fait dédaigner l'art et sa création ;
Formuler les pensers dont notre esprit s'enivre,
Ce n'est que simuler la vie : aimer, c'est vivre ; !
C'est incarner le rêve, et sentir les transports
Dont l'art ne peut donner que des emblèmes morts !
Des maîtres les plus grands les œuvres les plus belles,
Auprès du beau vivant, compare, que sont-elles?
Corrége et le Poussin, Titien et Raphaël,
Rubens, dont la palette est prise à l'arc-en-ciel,
Éblouissant nos yeux, ont groupé sur leurs toiles
Des visages divins et de beaux corps sans voiles !
Mais hier, quand soudain à nos regards charmés
Ces tableaux immortels se trouvaient animés,
Lorsqu'au lieu de la chair que la couleur imite,
Nous avons admiré cette chair qui palpite,
Où le sang, à travers l'épiderme soyeux,
Circule en répandant des reflets lumineux ;
Lorsque nous avons vu d'exquises créatures,
Dont les beaux torses nus, les bras aux lignes pures,
Le sein ferme et mouvant, le visage inspiré,
Faisaient vivre à nos yeux quelque groupe sacré,
Oh ! n'as-tu pas senti quelle impuissante envie
C'est de vouloir dans l'art inoculer la vie
Et ne t'es-tu pas dit, du réel t'enivrant :
La beauté seule est belle, et l'amour seul est grand !
Edition originale, un des 500 exemplaires numérotés sur pur fil.
Reliure en plein maroquin terre de Sienne, dos lisse comportant un léger accroc en tête, date dorée en queue, gardes et contreplats de papier à effet moiré, encadrement d'un filet doré sur les contreplats, couvertures et dos conservés, tête dorée étui bordé de maroquin terre de Sienne, étui de cartonnage façon bois, intérieur de feutrine blanche, reliure de l'époque signée Roger Arnoult.
Notre exemplaire est enrichi d'une lettre autographe signée d'une page de Jean Cocteau et montée sur onglet, datée d'avril 1959, probablement adressée à Pierre Benoit : "Nôtre Pierre fantôme... c'est autour de votre souvenir qu'on se réunit. C'est une chaîne bien étonnante que celle de cette affreuse et délicieuse cabane. Pensez moi. Je pense à vous. Je vous aime et je me résigne à vous aimer en rêve."
Bel exemplaire agréablement établi par Roger Arnoult, élève de l'école Estienne, actif jusqu'en 1980 et qui travailla avec et pour les plus grands relieurs de son temps comme René Aussourd, Anthoine-Legrain, Paul Bonet, Georges Cretté, Pierre-Lucien Martin...
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Henry Fouquier, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet. Pliures inhérentes à l'envoi.
Cette lettre a été transcrite dans la correspondance complète d'Emile Zola éditée par le CNRS et les Presses de l'Université de Montréal.
Belle lettre évoquant La Terre et La Puissance des Ténèbres de Tolstoï.
Henry Fouquier (1838-1900) fut critique littéraire et chroniqueur pour de nombreux journaux. Proche ami de Guy de Maupassant, il appuya la candidature d'Emile Zola à l'Académie française.
Nouvelle édition réunissant, outre la correspondance de Cortés lui-même, une collection de documents relatifs à la conquête du Pérou, dont les lettres adressées au conquistador par ses principaux lieutenants (cf Palau 63 205. Leclerc 2575.)
Élève de Silvestre de Sacy pour l'arabe, Pascual de Gayangos y Arce (1809-1897) fut l'un des plus grands orientalistes espagnols du XIXe siècle ; ses travaux le portèrent davantage vers l'histoire musulmane.
Dos fendillé comportant de petits manques, une déchirure en angle supérieur gauche du premier plat, quelques rousseurs, déchirures et manques marginaux sur le second plat.
Photographie originale en noir et blanc représentant Pierre Daninos esquissant un sourire.
Bel ensemble. Nous joignons l'enveloppe manuscrite avec laquelle la photographie fut expédiée.
Envoi autographe daté et signé de Pierre Daninos au feutre bleu au grand collectionneur d'autographes Claude Armand.
Est également jointe une lettre manuscrite, datée et signée de 10 ligners, dans laquelle Pierre Daninos remercie Claude Armand et l'informe du titre de son prochain ouvrage, fruit de son voyage autour du monde : "Les touristocrates".
Lettre autographe de George Sand adressée à Gustave Flaubert datée du 21 décembre 1867, 8 pages sur deux feuillets rempliés. Publiée dans la Correspondance, XX, pp. 642-645.
Issue d'une des plus belles correspondances littéraires du siècle, cette lettre écrite à la veille de Noël 1867 est un sublime témoignage de la franche amitié entre George Sand, le « vieux troubadour » et Gustave Flaubert baptisé « cul de plomb » après avoir décliné son invitation à Nohant pour achever l'Éducation sentimentale.
Malgré les dix-sept ans qui les séparent, leurs tempéraments opposés et leur conception de la vie divergentes, le lecteur est saisi par la tendresse mais aussi l'étonnante verdeur de cette longue confidence de George Sand. Alors au faîte de sa gloire littéraire et à la joie de son théâtre de Nohant, Sand s'entretient longuement de politique, de leur séparation, de leur conception du travail d'écrivain, de la vie même.
Dans cette lettre à l'allure de « courant de conscience », Sand couche naturellement et librement sur le papier huit pages de conversations avec l'écrivain, qui ne fait que de trop rares et brèves apparitions à Nohant : « Mais comme je bavarde avec toi ! Est-ce que tout ça t'amuse' Je le voudrais pour qu'une lettre de causerie te remplaçât un de nos soupers que je regrette aussi, moi, et qui seraient si bons ici avec toi, si tu n'étais un cul de plomb qui ne te laisses pas entraîner, à la vie pour la vie », tandis que chez Flaubert, alors plongé dans l'écriture de l'Éducation sentimentale, la devise est plutôt l'art pour l'art. Cette fin d'année 1867 est marquée par la douleur de la disparition d'un « presque frère », François Rollinat, que Sand apaise par ses lettres à Flaubert et les soirées animées à Nohant : « Voilà comme je vis depuis 15 jours que je ne travaille plus. [...] Ah' ! quand on est en vacances, comme le travail, la logique, la raison semblent d'étranges balançoires ». Sand lui reprochait volontiers de travailler sans relâche dans sa robe de chambre, « l'ennemi de la liberté », alors qu'elle, courait par monts et par vaux, de Cannes à la Normandie, jusque sur les terres de l'écrivain qu'elle avait visitées en septembre. À cette occasion, Sand avait relu avec bonheur Salammbô dont quelques lignes se retrouvent dans Mademoiselle Merquem, sa dernière œuvre en date.
Leur amitié littéraire et virile, comme celle avec Rollinat, défia toute la vieille garde des littérateurs qui affirmaient l'impossibilité d'une liaison sincère entre l'homme et la femme. Sand, qu'on a tour à tour qualifié de lesbienne, de nymphomane, rendue célèbre pour ses amours retentissantes et si diverses, entame une longue et riche correspondance avec Flaubert pour qui elle est une mère et un vieil ami. Le « vieux troubadour » ou « vieux cheval » ne se considérait même plus comme femme, mais comme un être quasi-homme, rappelant ses travestissements de jeunesse et son formidable mépris des barrières entre les sexes. À Flaubert qui avait écrit à celle qu'on surnomma la « papesse des gynandres » : « Pour mieux tirer à l'arc, elles s'écrasaient le téton », en évoquant les Amazones ; Sand répond « Je ne suis pas dans ton idée qu'il faille supprimer le sein pour tirer l'arc. J'ai une croyance tout à fait contraire pour mon usage et que je crois bonne pour beaucoup d'autres, probablement pour le grand nombre ». Guerrière certes, mais guerrière pacifique, Sand a volontiers adopté les usages d'un monde de lettrés misogynes, tout en ayant su rester elle-même : « Je crois que l'artiste doit vivre dans sa nature le plus possible. À celui qui aime la lutte, la guerre ; à celui qui aime les femmes, l'amour ; au vieux qui, comme moi, aime la nature, le voyage et les fleurs, les roches, les grands paysages, les enfants aussi, la famille, tout ce qui émeut, tout ce qui combat l'anémie morale. » ajoute-t-elle ensuite. Belle évocation de sa « période verte », ce passage consacre le temps des romans champêtres de Sand, qui, assagie par les années, s'était tout entière livrée à la contemplation pour l'écriture de François le Champi, La Mare au diable, et La Petite Fadette. Mais son amour de la nature ne l'a pas empêché de conquérir sur les hommes le terrain du langage, elle qui encore à 63 ans « scandalisait les inscandalisables », selon les frères Goncourt.
Fidèle à ses idéaux socialistes, elle laisse libre cours à son aversion pour Adolphe Thiers « Étroniforme est le mot sublime qui classe cette espèce de végétaux merdoïdes [...] Oui, tu feras bien de disséquer cette âme en baudruche et ce talent en toile d'araignée ! ». Devenu le chef de l'opposition libérale au Second Empire de Napoléon III, Thiers venait de prononcer un discours affirmant la défense des États pontificaux et faisant volte-face à Garibaldi, futur père de la patrie italienne. On avait en effet bien ri à Nohant de la logorrhée de Flaubert, envoyée trois jours auparavant : « Rugissons contre Monsieur Thiers ! Peut-on voir un plus triomphant imbécile, un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois ! » écrit-il. Sand renchérit sur le même ton et décline le néologisme : « Maurice trouve ta lettre si belle [...] Il n'oubliera pas étroniforme, qui le charme, étronoïde, étronifère ». Dans ce contexte d'intense polémique, Sand met également en garde Flaubert, qui court le risque de reléguer son œuvre au statut de roman de circonstance en incluant sa critique de Thiers dans l'Éducation sentimentale : « Malheureusement quand ton livre arrivera, il sera peut-être claqué et peu dangereux, car de tels hommes ne laissent rien après eux. Mais peut-être aussi sera-t-il au pouvoir. On peut s'attendre à tout. Alors, la leçon sera bonne. »
Leurs aspirations socialistes et leur anticléricalisme ne les empêchent pas d'entretenir des avis très divergents sur l'essence du roman et le travail de l'écrivain : « l'artiste est un instrument dont tout doit jouer avant qu'il joue des autres. Mais tout cela n'est peut-être pas applicable à un esprit de ta sorte qui a beaucoup acquis et qui n'a plus qu'à digérer. ». Le détachement de Flaubert, son cynisme affiché pour ses personnages à l'instar de Madame Bovary, sévèrement jugée par le narrateur, se distinguait nettement du rapport affectif et personnel de Sand à l'écriture. Cette attitude presque schizophrène de Flaubert la confond volontiers et lui fait craindre pour sa santé mentale : « Je n'insisterais que sur un point, c'est que l'être physique est nécessaire à l'être moral et que je crains pour toi un jour ou l'autre une détérioration de la santé qui te forcerait à suspendre ton travail et à le laisser refroidir. » Flaubert ne se trahit et ne se révèle jamais à travers ses romans, au contraire de Sand, qui se jette corps et âme dans ses œuvres : « Je crois que l'art a besoin d'une palette toujours débordante de tons doux ou violents suivant le sujet du tableau ».
Alors que Flaubert, besogneux et pétri d'angoisses littéraires, est reclus à Croisset, Sand jouit cependant de sa liberté à Nohant, lieu de félicité familiale mais aussi de vie égalitaire où elle « [s']amuse à en être éreintée ». Elle troque volontiers les séances de tête à tête avec l'encrier pour les planches du petit théâtre à Nohant : « Ces pièces-là durent jusqu'à 2 h du matin et on est fou en sortant. On soupe jusqu'à 5 h. Il y a représentation deux fois par semaine et le reste du temps, on fait des trucs, et la pièce (qui) continue avec les mêmes personnages, traversant les aventures les plus inouïes. Le public se compose de 8 ou 10 jeunes gens, mes trois petits-neveux et les fils de mes vieux amis. Ils se passionnent jusqu'à hurler. ». Persévérante, elle incite une nouvelle fois son « cul de plomb » à sortir de sa retraite forcée : « Je suis sûre que tu t'amuserais follement aussi, car il y a, dans ces improvisations, une verve et un laisser-aller splendides, et les personnages sculptés par Maurice ont l'air d'être vivants, d'une vie burlesque, à la fois réelle et impossible ; cela ressemble à un rêve. » Deux ans plus tard, Flaubert fera une entrée fracassante à Nohant et Sand en sortira « courbaturée » après des jours de fête. Le Normand fit la lecture intégrale de son Saint-Antoine et dansa la cachucha habillé en femme !
Exceptionnelles pages de George Sand en communion spirituelle avec son illustre confrère ; Flaubert fut l'un des seuls à qui elle s'adressa aussi librement, crûment, mais tendrement, scellant par les mots sa profonde amitié avec le « grand artiste [...] du petit nombre de ceux qui sont des hommes » (lettre à Armand Barbès, 12 octobre 1867).
Notre lettre est présentée sous une chemise en demi maroquin noir, plats de papier caillouté, contreplat d'agneau velours noir et en regard garde de plexiglas protégeant la lettre, étui bordé de maroquin noir, plats de papier caillouté, ensemble signé P. Goy & C. Vilaine.
Édition originale de cette correspondance qui donne le récit du voyage de Joseph-François Michaud et Jean Jean-Joseph-François Poujoulat qui visitèrent la Grèce, l'Archipel, Constantinople, Jérusalem et l'Égypte (cf Atabey 807. Blackmer 1122. Contominas 465.)
Quelques rousseurs, petits manques angulaires sur certains plats et dos, agréable ensemble.
Notre exemplaire est bien complet à la fin du tome II de la rarissime carte qui manque à la plupart des autres exemplaires.
Lettre autographe signée de Robert de Montesquiou, trois pages sur trois feuillets à en-ête de l'hôtel-restaurant Garnier-Perroncel à Paris. Traces usuelles de pli, une infime déchirure en marge des trois feuillets, sans atteinte au texte.
Le dandy Robert de Montesquiou organise une fête dans son château de Courtanvaux, ancienne demeure de D’Artagnan.
Lettre autographe d'Honoré de Balzac signée à Gustave Silbermann, datée du 18 mai [1846], avec cachet à sec de l'hôtel des Trois Rois à Bâle. Fragile document, traces de pliures ayant occasionné en tête des déchirures avec manque, trois manques angulaires affectant quelques lettres. dont les deux dernières lettres de la signature de l'auteur.
Beau témoignage épistolaire du goût immodéré de Balzac pour la collection d'art, dans cette lettre probablement inédite adressée à son ami le libraire-imprimeur strasbourgeois Gustave Silbermann. Balzac prévoit un séjour à Strasbourg, pendant lequel il confiera plus tard s'être fiancé avec Madame Hanska.
Edition originale de la traduction française illustrée d'un frontispice gravé par Lechard d'après Gibert [Constantine] et d'une carte dépliante hors-texte (cf Tailliart 58. Palau 328 502.)
Quelques petites rousseurs sans gravité.
Reliure de l'éditeur en pleine percaline rouge, dos lisse orné de décors arabisants noirs et or, encadrements de filets à froid sur les plats, gardes et contreplats de papier rouge marginalement décolorés, toutes tranches dorées.
Unique édition française, très estimée, de ce compte-rendu épistolaire d'un voyage effectué en 1878 par le géologue et naturaliste russe Tchikhatchev (1808-1890), dont l'intérêt se portait évidemment surtout sur les sciences naturelles, mais sans oublier aussi les questions économiques, domaine de prédilection de son correspondant.
L'ouvrage est enfin important par le jugement mesuré et circonstancié que le voyageur étranger porte sur le détail de l'administration française du pays.
Lettre autographe de Pierre-Joseph-Marie Proudhon, signée et datée du 7 novembre 1862. 3 pages pages à l'encre noire sur un bifeuillet. Pli du bifeuillet fragilisé, sans atteinte au texte. Absente de sa correspondance parue chez Lacroix en 1875.
Importante missive probablement inédite de Proudhon à son éditeur Alphonse Lebègue, qu'il considère comme "la cause de la liberté en France et de l'indépendance en Belgique" dans ces lignes.
Proudhon souligne l'importance de son combat idéologique pour le fédéralisme en Europe, après la publication controversée de son pamphlet La Fédération et l'unité en Italie, et quelques mois avant la parution de son testament politique Du Principe fédératif. Il critique violemment la piètre qualité de l'Histoire du Consulat et de l’Empire d'Adolphe Thiers, son célèbre adversaire. Depuis ses années à Bruxelles, Proudhon avait voulu écrire un livre déboulonnant le mythe de Napoléon porté dans cet ouvrage.
Edition originale, un des 50 exemplaires numérotés sur vélin pur fil blanc, tirage de tête.
Reliure en demi chagrin rouge à coins, dos à cinq nerfs sertis de filets noirs, quelques petits frottements sur certains nerfs, date dorée en queue, encadrement de filets noirs sur les plats de papier caillouté, gardes et contreplats de ppaier peigné, couvertures et dos conservés, tête dorée sur témoins.
Ouvrage illustré de 60 planches hors-texte en héliogravure.
Agréable exemplaire en dépit de petites piqûres marginales sans gravité sur les gardes.
Notre exemplaire est enrichi d'un billet autographe daté de juin 1929 etsigné de Pierre Abraham, monté sur onglet, remerciant Joseph Gabalda, alors président du cénacle balzacien, pour son active contribution à la réalisation de cet ouvrage.
L'ouvrage est également truffé d'un autre billet autographe daté et signé de l'auteur, monté sur onglet, adressé au même et portant sur les documents iconographiques qui ont servi à l'illustration de ce livre.
Il lui réserve, afin de le payer en retour de son investissement, un exemplaire du tirage de tête.
Edition originale, un des 1000 exemplaires sur Hollande, seul tirage avec 50 Japon.
En frontispice, un portrait de Paul Verlaine par Philippe Zilcken.
Dos légèrement insolé, premier plat marginalement ombré, sinon agréable exemplaire.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers.
Reliure de l'éditeur en plein cartonnage, plats illustrés.
Ouvrage illustré de dessins de André François.
Mors légèrement pincés et roussi en têtes et en pieds comme souvent, discrète annotation au stylo bille bleu en tête du second plat, agréable exemplaire.
Nouvelle édition "American imprints" 28030. Voir Lowndes II, 298 pour la première édition : "Liveliness of description of scenery and manners, couched in an easy and elegant style…"
Reliure en demi chagrin havane à coins, dos lisse orné de filets et de fleurons dorés, pièce de titre de basane beige frottée, quelques petits frottements sur le dos, encadrements de fines guirlandes dorées sur les plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier rose marginalement salis, tranches marbrées, reliure fin XIXème,
Quelques rousseurs.
Bon exemplaire.
Lettre autographe signée d'Ernest Hemingway, inédite à notre connaissance, adressée à Roberto Herrera Sotolongo, 2 pages à l'encre bleue sur un feuillet ligné et enveloppe autographe signée « E. Hemingway », tampon postal indiquant la date du 19 septembre 1953.
La missive débute en espagnol et se poursuit en anglais, avant de s'achever sur quelques mots d'espagnol signés du surnom d'Hemingway connu dans tout Cuba, « Mister Papa ».
Magnifique lettre d'Hemingway racontant son safari au Kenya en 1953, adressée à son ami et secrétaire cubain. Hemingway dévoile le véritable dénouement de la chasse au lion à crinière noire, thème central de son récit du safari resté inachevé, qui connaîtra deux éditions posthumes : True at First Light (1999) puis Under Kilimanjaro (2005).
L'écrivain aventurier partage ses rencontres avec une girafe, un impala, ainsi que des chasses à la lance avec les Masaï restées inédites, renouant avec les émotions de son premier périple africain qui, vingt ans plus tôt, lui avait inspiré ses grands textes The Green Hills of Africa, The Snows of Kilimanjaro et The Short Gappy Life of Francis Macomber.
Il évoque également une tragédie familiale : la rare tentative de réconciliation initiée par son troisième enfant, Gigi, qui souffrait de dysphorie de genre.
Edition originale, un des rares exemplaires sur hollande dont il n'est fait nulle mention.
Reliure à la bradel en demi maroquin noir, dos lisse, date dorée en queue, platd de papier oeil-de-chat, gardes et contreplats de papier à la cuve, reliure de l'époque signée Champs.
Envoi autographe signé d'Eugène Manuel à madame Michel Lévy.
Notre exemplaire est enrichi de deux lettres autographes datées et signées d'Eugène Manuel, montées sur onglets en début de volume, probablement adressées à l'un de ses maîtres en littérature à propos de la première représentation da sa pièce "Les ouvriers".
Dans la première missive, toute empreinte de frêle modestie et datée de la veille de la première du 17 janvier 1870, Eugène Manuel écrit tout son désir et espoir de voir son illustre correspondant être présent à la première de "Les ouvriers" : "Vous prendrez peut-être plus d'intérêt à l'auteur, lorsque vous saurez que je suis le neveu d'un de vos amis d'autrefois, Jules Lévy, qui avait pour vous une bien vive et bien sincère affection... [...] J'espère, monsieur, que rien ne vous empêchera d'assister à cette représentation, peu importante peut-être pour vous, puisqu'il s'agit que d'un acte, mais qui est sérieux pour moi..."
Dans la seconde, l'auteur remercie chaleureusement son correspondant pour avoir accordé tout son intérêt à cette pièce : "J'apprends aujourd'hui seulement que vous m'avez fait l'insigne honneur d'entretenir de ma petite pièce des Ouvriers, l'auditoire d'élite qui se presse à vos leçons du Collège de France... [...] le jugement d'un critique aussi considérable est une de ces bonnes fortunes que l'on ose ambitionner..."
Billet autographe signé de Pierre Loti adressé à Alphonse Daudet (qui n'est pas nommément cité) l'invitant à la première représentation de son Pêcheur d'Islande, au Grand Théâtre, le 18 février 1893, 8 lignes à l'encre noire sur un bifeuillet.
"Je voudrais bien vous avoir samedi à la première de "Pêcheur", avec madame Daudet. Vous ne pouvez pas me refuser cela. J'irai vous chercher. Tendres respects. Pierre Loti."
Avec la collaboration de Louis Tiercelin, Pierre Loti adapta au théâtre son chef-d'oeuvre et grand succès littéraire.
Ce billet a été précedemment monté sur onglet pour truffer un livre, puis en a été extrait.
Carte postale autographe signée de Jacques Derrida adressée à son ami Jos Joliet, depuis l'Université de Yale dans le Connecticut, 18 lignes à l'encre bleue, enveloppe manuscrite jointe.
La carte représente une vue du Sterling Memorial Library de l'université.
En 1975, Jacques Derrida devient professeur invité à l'université de Yale à New Haven dans le Connecticut.
Jacques Derrida déplore le fait de n'avoir pas eu l'opportunité de rencontrer son ami tout en se réjouissant de bientôt retrouver la France : "Dans quelques jours, je serai rentré (heureux de retrouver les "proches" mais un peu terrifié à l'idée de ce que je vais devoir affronter autrement..."
Joseph Joliet, ancien étudiant de Jacques Derrida devint un très proche ami du philosophe.
Très attentif à l'écriture de Joliet, Derrida rédigera la préface de son roman: "L'enfant au chien assis" et le soutiendra dans ses périodes difficiles (cf. Derrida de Benoit Peeters).
Carte postale autographe signée adressée à son ami Ariel Denis depuis sa résidence estivale de Vendée, 22 lignes à l'encre noire.
La carte postale représente une vue générale de la corniche de Saint-Hilaire-De-Riez en Vendée.
Julien Gracq se félicite de ses bons conseils prodigués à son ami tout en regrettant les petits calculs étriqués de la vie administrative : "j'avais décidément raison de vous recommander une saine stratégie syndicale : faute ce cet appui je crains qu'il n'y ait plus de belle carrière dans l'enseignement ! J'espère tout de même que la stabilité au moins va venir couronner vos efforts (il y en a un de ma part sous le beau style ! malgré les vacances)"
L'écrivain evoque ensuite une adaptation de L'Or du Rhin de Richard Wagner qu'il a vue tout récemment à la télévision : "bonne direction d'acteurs, costumes qui en définitive ne gênent pas, décors plutôt catastrophiques, aussi bien le barrage style Génie Rural, que le Walhalla dont on espère tout de même qu'il n'a pas épuisé l'imagination du décorateur. Mis à part l'excellent jeu des acteurs, que la télévision met en relief, il n'y pas de quoi se récrier. (Comme vous je ne pourrai voir le reste du Ring, et je m'en consolerai ! )"
Julien Gracq s'autorise un dernier conseil à son ami : "tâchez d'aller voir Saint François du Désert que j'ai manqué autrefois et dont Barrès dit merveille."
Edition originale, un des 54 exemplaires numérotés sur japon nacré, tirage de tête.
Bel exemplaire.
Première édition sous ce titre avec les illustrations de Saint-Exupéry, un des 20 exemplaires numérotés sur Madagascar, tirage de tête. Parue quelques jours après l’édition originale sans illustrations, publiée chez Gallimard (Lettres de jeunesse 1923-1931).
Ouvrage illustré de 10 dessins en couleurs d’Antoine de Saint-Exupéry ainsi qu’une vignette de couverture aussi d’après un dessin de l’auteur.
L’ouvrage est enrichi d’un exceptionnel dessin au crayon bleu et rouge d’Antoine Saint-Exupéry sur un papier filigrané avec une inscription au crayon au verso « Donné à Léon Werth [dédicataire du Petit Prince] ». Pli horizontal et infime décharge de rouille en partie inférieure, sans atteinte au dessin.
Lettre autographe de Jean Cocteau, signée de sa célèbre étoile, adressée à son grand amour, l'acteur Jean Marais. Une page à l'encre noire sur un feuillet.
Traces de plis, plis transversaux inhérentes à l'envoi, deux taches d'encre au verso vierge de la lettre n'affectant pas le texte.
Magnifique lettre d'amour de Cocteau à Marais, qui forment l'un des couples d'artistes les plus mythiques du XXe siècle. Sur fond de débâcle et d'Occupation allemande, leur lien indéfectible s'incarne en cette lettre de l'écrivain aux accents désespérés.
Lettre autographe datée et signée de Cécile Sorel, 23 lignes à l'encre bleue sur un double feuillet, au chiffre de Cécile Sorel, comtesse de Ségur par son mariage.
Trace de pliures inhérentes à la mise sous pli.
L'actrice remercie son correspondant, journaliste au Théâtre, pour sa critique élogieuse : "Vous savez combien tout ce qui vient de vous touche le plus sensible de mon coeur, jugez de ma joie en lisant les belles lignes que vous me consacrez."
Pour le remercier, elle lui adressé des fleurs et l'invite à lui rendre visite bientôt : "faites-moi la joie de venir déjeuner et causer avec moi de la pièce qui dort dans vos cartons et de laquelle j'attends une revanche."
Lettre autographe signée de son vrai patronyme Fargonne adressée à son ami Pierre Louÿs, 7 pages à l'encre noire sur deux doubles feuillets à en-tête de l'hôtel Reina Christina d'Algésiras.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli, enveloppe jointe.
Après avoir remis sa réponse à plus tard, Claude Farrère se décide enfin à écrire à son ami : "Et plutôt que d'attendre toute ma vie (on ne sait jamais, affirmait la Mirabelle du roi Pausole), je préfère vous dire aujourd'hui que je ne sais rien." et en profite pour évoquer une amie commune récemment disparue : "j'ai eu une vraie désolation, en apprenant que la pauvre Nite était morte - je vous jure que je serais bien le dernier à rire du vers moliéresque - n'importe en quelle circonstance - mais en celle-ci, c'est très pire ; figurez-vous que j'adorais cette petite bête blanche pour l'avoir vue peut-être douze fois en tout"
Il raille sa bonne conduite militaire qui le fait bien voir de sa hiérarchie : "Et j'ai su d'autre part, - voie féminine - que mon empressement et mon enthousiasme à rallier le Cassini furent remarqués et commentés à Toulon - Qu'est-ce qu'on va dire quand on me verra revenir, mein Gott !!!! Il va falloir que je cherche un home à quadruple sortie. Nous chercherons ensemble, le mois prochain, entre Tamaris et Mourillon."
Lettre autographe signée adressée à son ami Thierry Maulnier, 14 lignes à l'encre bleue à en-tête de la Revue universelle, concernant son article publié prochainement et lui en réclamant un autre, en réponse à Pierre Drieu la Rochelle.
Henri Massis, rédacteur en chef de la revue, résume la situation à son ami : "Votre "Réveil de l'héroïsme ? " passe dans le n° du 1er février. Je crois qu'il serait intéressant de répondre à l'article que Drieu la Rochelle a publié, ce matin, dans les Nouvelles littéraires. Qu'en pensez-vous ? Donnez-moi cela pour le n+ du 15... L'heure du déjeuner (vers une heure) est la plus propice pour notre rendez-vous."
La Revue universelle, d'obédience monarchiste, fut fondée par Jacques Bainville et Henri Massis.
Lettre autographe signée adressée à son ami Thierry Maulnier, 26 lignes à l'encre bleue à en-tête de la Revue universelle, lui réclamant un article à propos des positions politiques d'André Gide.
Henri Massis, rédacteur en chef de la revue, presse son ami : "Il me faudrait très rapidement votre prochaine chronique. Il me semble qu'il y aurait quelque chose à tirer de l'article de Ramon Fernandez sur l'évolution d'André Gide dans la N.R.F. du 1er juillet". Il faudrait saisir ce qui concerne proprement Gide pour s'attacher à certaines réflexions sur le socialisme., le marxisme ou à une phrase comme celle-ci qui mériterait quelques commentaires : "Les jeunes gens d'aujourd'hui (dont Gide est soucieux de ne point se désolidariser) vont à la révolution comme leurs aînés de 1914 allaient à la guerre..."
La Revue universelle, d'obédience monarchiste, fut fondée par Jacques Bainville et Henri Massis.
Lettre autographe daté et signée adressée à Thierry Maulnier, 16 lignes à l'encre violette sur un feuillet à en-tête des éditions Charlot à Paris, à propos de son ouvrage "La vallée heureuse".
"Paris le 24 dec.46,
Mon cher Thierry Maulnier,
c'est bien de la guerre industrielle qu'il s'agit dans la Vallée heureuse et vous l'avez parfaitement compris. Je m'en console en lisant Blaise de Montluc qui se plaignait déjà de l'invention de l'arquebuse, l'innocent ! Merci de tout coeur de ce que vous avez écrit dans Concorde. J'en suis profondément touché, et surtout heureux que mon livre ait établi le contact entre nous. Je veillerai à ce qu'il ne s erompe pas. Croyez-moi, cher Thierry Maulnier, bien affectueusement à vous. Jules Roy."
Lettre autographe signée à un ami prénommé Alfred, 18 lignes à l'encre noire sur un bi-feuillet, le sollicitant pour trouver un emploi à son frère, forçant la main à son correspondant.
"Mon cher Alfred,
vous avez été excellent pour mon frère ... Il faut absolument qu'on le place. il est père de famille et sans emploi depuis un an. - Il y a 20 places qui auraient encore plus besoin de lui qu'il n'a besoin d'elles. Demandez formellement à votre illustre père un appui efficace et immédiat - pour un homme capable ... Votre père sera heureux de trouver une occasion de rendre service en rendant justice où je ne le connais pas. Tout à vous. Alph. Karr."
Lettre autographe datée et signée adressée, depuis Toulon, à son ami Pierre Louÿs, quatre pages à l'encre violette sur un bi-feuillet.
Pliure inhérente à la mise sous pli, enveloppe manuscrite jointe.
Claude Farrère reproche à son ami, à travers leur échange épistolaire, d'alimenter sa tristesse et son désarroi : "Votre petite lettre de l'autre jour m'a très bien fait comprendre que vous avez dix mille ennuis en ce moment. Et vous en ajoutez un de plus, pour m'envoyer plus vite cette bêtise à laquelle je ne songeais pas du tout , Pourquoi, encore ! Je suis votre ami, enfin ! Et je vous jure que cela m'a fait de la peine, de songer que j'avais involontairement augmenté cette fois vos embêtements."
Il brûle de lui témoigner toute l'amitié qu'il a pour lui : "Surtout, je vous en suplie, n'oubliez pas ceci : que mon meilleur jour sera celui où vous me permettrez de vous rendre un vrai service... ne l'oubliez jamais, je vous en supplie."
Claude Farrère revient sur son réveillon de Noël animé par les querelles féminines : "A propos, réveillon d'une gaiété inouïe, ici - on en aurait pleuré... Vers minuit, on a soupé sur des nattes, après scission en deux bandes, scission nécessitée par le dissentiment de deux de ces dames, dont chacune "n'était un société" pour l'autre. Du côté où j'étais resté, ça a failli recommencé entre deux autres, - la célèbre Edith et la belliqueuse Lulu, - toutes deux ayant constaté que je m'étais permis d'embrasser l'une et l'autre. L'orage s'apaisa cependant."
Lettre autographe signée adressée à son ami Pierre Louÿs depuis Toulon, 16 lignes à l'encre violette, s'inquiétant pour un ami commun surnommé Augusto, certainement Auguste Gilbert des Voisins.
Pliure inhérente à la mise sous pli, enveloppe jointe. Bel exemplaire.
"Vendredi,
mon cher ami, il est l'heure du courrier. Vite, vite ! J'ai votre dépêche de ce matin, J'y ai répondu. Votre première phrase m'a été très douce. Merci. Voici une lettre d'Augusto que je vous envoie. Elle m'a fait très peur. Je vous télégraphierai dès que j'en saurai plus long. A vous de tout mon coeur. C.F."
Lettre autographe signée de Jean-Jacques Henner à son ami Castagnary, 18 lignes à l'encre noire sur un bi-feuillet.
La lettre est preque dénuée de ponctuation.
Une date inscrite à l'encre violette, probablement celle de la réception, par le destinataire, de la missive.
"Mon cher ami,
votre très aimable invitation m'est arrivée malheureusement un peu en retard vous aviez l'adressé place Clichy au lieu de place Pigalle et à mon grand regret je ne suis pas libre j'en suis désolé vous savez tout le plaisir que j'ai a venir chez vous soyez donc mon interprète auprès de madame Castagnary et excusez moi. Votre tout dévoué JJHenner."
Belle lettre autographe datée et signée adressée à son ami Pierre Louÿs, 7 pages à l'encre violette sur deux bi-feuillets, enveloppe jointe.
Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli.
Bientôt permissionnaire du corps expéditionnaire du Maroc, Claude Farrère annonce à son ami son prochain retour en France après un périple andalou : "je pendrai au plus tardle train du 4 juin, à Algéricas ; lequel train, après escales à Grenade, Cordoue, Séville et Tolède, me déposera, le 11 au matin, à Toulon - Voilà ! "
Il mentionne un ouvrage qui a marqué son esprit et qui évoque deux femmes : "feuilletez, vous comprendrez l'in térêt que j'attache au cas, intérêt tout à fait analogue à celui que vous inspire une jeune personne à ui je vais dédier mon prochain conte au journal intitulé : "sur le Boul' Mad'... La préface du bouquin en question est un chef d'oeuvre d' (je ne sais pas de quoi ! Fichtre ! On va bien, de nos jours... [...] voyez-vous qu'on publiât des histoires comme ça sur notre... dos- quatre ans après notre mort ???
Claude Farrère ironise sur son activité littéraire et épistolaire qu'il entretient avec son ami : "J'aurais tellement besoin de regarder vos Hok'saï avant d'écrire certaines pages de mon sale bouquin ! ... Mon Maroc n'est pas du temps perdu. Je l'ai considéré comme dix mois de travail forcé. Et je vous en rapporte un manuscrit qui en est aujourd'hui à sa 392e pages, - qui toutes ensemble ne valent pas une ligne de Psyché ! "
Son esprit frondeur et indépendant lui attire la méfiance de l'institution militaire : "Votre lettre datée du 8 mai, ne m'est arrivée qu'hier 18. J'ai lieu de croire que ma correspondance est très surveillée depuis quelque temps."