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Victor SEGALEN Double lettre autographe signée adressée à Emile Mignard : "Complètement affranchi des Tahitiennes, j'ai trouvé bien plus intelligent, au lieu de m'asservir au sexe faible, de m'en servir sans plus de sentimentalité."

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Victor SEGALEN

Double lettre autographe signée adressée à Emile Mignard : "Complètement affranchi des Tahitiennes, j'ai trouvé bien plus intelligent, au lieu de m'asservir au sexe faible, de m'en servir sans plus de sentimentalité."

Tahiti 7 & 9 novembre 1903, 12x19,8cm, 6 pages sur 3 feuillets.


Double lettre autographe signée de Victor Segalen adressée à Emile Mignard. Six pages rédigées à l'encre noire sur trois feuillets lignés. Pliures transversales inhérentes à l'envoi, déchirure angulaire au premier feuillet (sans perte de texte), quelques restaurations à l'aide de bandes de papier.
Emile Mignard (1878-1966), lui aussi médecin et brestois, fut l'un des plus proches amis de jeunesse de Segalen qu'il rencontra au collège des Jésuites Notre-Dame-de-Bon-Secours, à Brest. L'écrivain entretint avec ce camarade une correspondance foisonnante et très suivie dans laquelle il décrivit avec humour et intimité son quotidien aux quatre coins du globe. C'est au mariage de Mignard, le 15 février 1905, que Segalen fit la connaissance de son épouse, Yvonne Hébert.
Belle lettre sur l'amour, conjugué au passé, présent et futur.
Segalen annonce à son ami le mariage d'une connaissance passée : « Une se marie qui nous eût été chère, mon cher petit. Car c'est d'elle que tu voulais me parler n'est-ce pas : Alice épouse ou épousera un juge de Châteaulin. Pendant ma fièvre, à San Francisco, m'avait obsédé l'idée qu'elle serait peut-être un jour ma femme ; alors qu'au départ nous étions certes sans une arrière-pensée. »
Malgré sa vie sentimentale actuellement instable, il déclare solennellement : « J'ai confiance, forcément, pour nous, en l'avenir. Elle viendra, cette Désirée que nous attendons tous les deux. Alors nous serons plus forts, plus dignes d'Elle. Chaque « mieux » constaté en moi-même je le leur reporte en offrande. » Cette « Désirée », Victor la trouvera en la personne d'Yvonne Hébert, justement rencontrée par le biais d'Emile Mignard et qu'il épousera le 2 juin 1905. Quelques semaines après leur rencontre, il lui offrira un exemplaire de sa thèse enrichi d'un très bel envoi autographe qui n'est pas sans faire écho à notre lettre : « Pour ma fiancée aimée, mon Yvonne. Pour celle que j'ai toujours cherchée. En merci d'Elle même & en certitude d'affection infinie. 5 avril 1905 ».
Mais revenons à Tahiti, où le docteur Segalen, après avoir vécu plusieurs relations quasiment maritale a pris des résolutions : « Complètement affranchi des Tahitiennes, j'ai trouvé bien plus intelligent, au lieu de m'asservir au sexe faible, de m'en servir sans plus de sentimentalité. Je dois avouer que Tahiti ne m'offre à vrai dire aucun type de femme vraiment et totalement désirable. » Il s'indigne même du comportement des nouveaux arrivants européens : « C'est ainsi d'ailleurs que le comprend mon médecin de division, le Dr Michel du Protet, le croiseur qui nous gère. Sitôt débarqué, il m'a demandé « des femmes ». J'ai pu noter, de sang froid et repu moi-même, les ruts terribles et comiques d'un état-major qui vient de faire 15 jours de mer. Papeete n'ayant pas de ces Maisons Hospitalières que…, ils ont failli violer quantité d' « honnêtes femmes ». Ainsi de même étions-nous, sans nous en rendre compte, à notre arrivée à Nouméa. »
Les divagations amoureuses laissent cependant place au travail : « Je travaille. J'ai partagé ma maison en : deux pièces où j'habite et deux autres où j'opère avec Dufour, mon camarade de la Zélée. Ca devient une petite clinique. […] Nous avons ce mois-ci enlevé : deux lipomes de la nuque, un sarcome de l'orbite, et opéré une appendicite enkystée. » Le docteur poursuit également, dans son temps libre, la rédaction de ses futurs Immémoriaux : « Tous les soirs j'ai un gros moment d'hésitation : entre une promenade en cotre, autour des îlots de la rade, par des clairs de lune blancs, avec de jolies petites filles caressantes ; et le retour solitaire à mon « dormir », et les 3 ou 4 h passées en face de grandes feuilles de papier blanc, où doivent se formuler les aventures de mon Promeneur-de-Nuit en quête d'une Bible maorie… » L'ouvrage paraîtra finalement en 1907 au Mercure de France sous le pseudonyme de Max-Anély (Max en hommage à Max Prat et Anély, l'un des prénoms de sa femme), Segalen n'étant pas autorisé, en sa qualité de médecin militaire, à signer une œuvre fictionnelle de son patronyme.
 
 

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