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Herbert George WELLS [traduit par] Henry-D. DAVRAY

Henrique ALVIM CORRÊA

La Guerre des mondes [War of the worlds]

L. Vandamme & Co, Jette-Bruxelles 1906, 26,5x32,5cm, relié.

Edition originale des illustrations d'Alvim Correa, un des 500 exemplaires numérotés, seul tirage.
Reliure de l'éditeur en demi basane marbrée marron à coins, dos lisse orné de filets à froid, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier ocre, couvertures conservées.
Une charnière intérieure fendue, piqûres sur certaines serpentes protégeant les gravures, une décharge au verso de la gravure de la page 160, quelques petites rousseurs et quelques pages ombrées.
Signature manuscrite de l'illustrateur sur la page de justification.
Exemplaire n°15 nominatif à : " Eddy Saveruyns né à Gand 22-6-1943 collectionneur de la SF française".

Superbe édition illustrée par l'artiste brésilien Alvim Corréa, dont les compositions contribuèrent à façonner notre imaginaire fantastique et qui, selon Wells lui-même, "a fait plus pour mon travail avec son pinceau que moi avec ma plume".

« Alvim Correa did more for my work with his brush than I with my pen »

 
Cette fascinante interprétation graphiquedevenue iconique et indissociable de l'œuvre de Wells est l'œuvre d'un jeune peintre, décédé à 34 ans et resté méconnu du grand public, bien que ses dessins originaux de La Guerre des mondes aient atteint des records en vente publique (Heritage auction, Beverly Hills, 2015 May 14). Alvim Correa a 25 ans lorsqu'il lit la traduction française de l'œuvre de Wells. Il y découvre une source d'inspiration unique et la matière de ce qui deviendra l'œuvre de sa vie. Après avoir réalisé plusieurs croquis, le jeune peintre se rend à Londres pour les soumettre directement à H-G Wells. L'enthousiasme de l'écrivain fut immédiat et absolu. Préférant les dessins de Corréa à ceux de Warwick Goble qui illustraient l'édition originale anglaise comme à ceux de Henri Lanos réalisés pour la traduction française, Wells confie à Alvim Corréa l'illustration de cette première édition de luxe belge, en langue française exclusivement, dont il ne sera tiré que 500 exemplaires et pour laquelle le jeune artiste réalise 132 illustrations, dont 36 hors textes.

« Selon Wells, les illustrations de Corrêa d'après ses propres descriptions ont exprimé, au-delà du langage ekphrastique du roman, le double aspect mécanique-organique des machines de guerre qu'il avait imaginées. ». [“For Wells, it seems, the Corrêa depictions based on Well's descriptions may have exceeded, in some ways, the capability of the novel's ekphrastic language to convey the mechanic-yet-organic quality of the fighting machines that Wells envisioned.”] (Madeline B. Gangnes, in Art and Science in Word and Image: Exploration and Discovery, 2019)

Héritage du trait et de l'atmosphère de ses aînés Félicien Rops (certains dessins érotiques d'Alvim Corréa lui furent même attribués à tort) et plus encore d'Odilon Redon (dont il reprend l'atmosphère et la palette pour ses grands hors-textes) et préfiguration des grandes compositions surréalistes de Dali, la modernité des dessins de Corréa tient également – comme l'œuvre de Wells – à leur impressionnante anticipation picturale des paysages apocalyptiques de 14-18, la très réelle Guerre du Monde.

Rarissime exemplaire de cette édition illustrée belge, sans doute la plus belle, toutes versions confondues, de l'œuvre de Wells, grâce à l'interprétation graphique puissante d'Alvim Corréa qui influencera profondément des générations d'artistes de science-fiction dont le dessinateur E. P. Jacobs et les réalisateurs Steven Spielberg et George Lucas.

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