Charles COYPEL
Miguel de CERVANTES
Les principales avantures de l'Admirable Don Quichotte.
Chés Pierre de Hondt, à la Haye 1746, in-4 (22x29cm), (8) 330pp. (2), relié.
Edition illustrée d'un fleuron de titre et une vignette de J. V. Schley et de 31 figures, essentiellement par Coypel, et Boucher, Cochin, Lebas, Picart et Tresmolier, gravées par Fokke, Picart, V. Schley et Tanjé. Page de titre en rouge et noir. Superbes illustrations et livre extrêmement recherché selon Petit et Cohen, qui est essentiellement l'oeuvre de Charles Coypel, responsable de 25 figures.
Reliure de l'époque en plein veau blond. Dos à cinq nerfs orné de caissons et fleurons dorés ainsi que d'une pièce de titre de maroquin rouge. Triple filet doré en encadrement des plats. Double filet doré sur les coupes. Toutes tranches rouges. Dentelle en encadrement des contreplats. Dos et mors habilement restaurés, coiffes et coins refaits, quelques taches et érafflures sur les plats.
Les principales avantures de l'Admirable Don Quichotte constitue une expérience assez unique dans l'histoire du livre à images. Chaque planche du livre est accompagné d'un chapitre de Don Quichotte permettant de restituer la scène imagée. L'ouvrage ne contient donc pas l'intégralité du texte mais a été conçu par son illustration (la précellence étant nettement accordée aux figures). En fait, il faut savoir qu'un portfolio luxueux contenant les gravures parut en 1724, et Coypel accorda une attention particulière aux graveurs, c'est plus tard que l'idée éditoriale vit le jour, car Coypel n'avait jamais songé à illustrer le texte. Entre 1715 et 1734, Charles Coypel réalisa 28 peintures sur Don Quichotte, sans ordre particulier mais figurant des épisodes du livre (Vingt-cinq cartons sont conservés au château de Compiègne.), et certaines tapisseries furent également réalisées à partir de ces peintures, puisqu'il semble qu'elles étaient essentiellement destinées à la manufacture des Gobelins. Coypel n'a pas conçu dans sa série une oeuvre d'illustrateur, mais une vision de peintre, voilà pourquoi c'était sans aucun doute la première fois qu'on figurait Don Quichotte d'une manière aussi sophistiquée, dont par ailleurs l'esthétique tire l'oeuvre vers la Fête galante française plutôt que vers l'aride Mancha. Il s'agit également d'une des réalisations majeures de Charles Coypel, issu par ailleurs de la plus grande dynastie de peintres français durant les XVIIe et XVIIIe siècle, et fort interessé par le théâtre et la comédie (il en écrivit lui-même plusieurs), ce qu'on remarque aisément dans les mises en scène du Quichotte.
Ex-libris au chiffre avec devise "L'espérance me soutient" contrecollé sur le premier contreplat.