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Jean COCTEAU Appogiatures - Manuscrit autographe d'une version primitive en partie inédite

8 500 €

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Jean COCTEAU

Appogiatures - Manuscrit autographe d'une version primitive en partie inédite

Saint-Jean-Cap-Ferrat août 1952, 47 feuillets de 20,8x34cm et 5 feuillets de 21x27cm , 52 pages.


Manuscrit autographe de Jean Cocteau, version primitive du recueil de poèmes Appogiatures – publié en 1953 aux Éditions du Rocher à Monaco – constitué de 47 feuillets de papier fort prélevés d'un grand bloc à dessins et de 5 feuillets plus petits de papier fin, rédigés à l'encre bleue et au stylo à bille bleu. Nombreuses ratures et corrections. Les feuillets sont numérotés jusqu'à 25 (dont un numéro 8 bis) et présentent pour la plupart une petite croix ou la mythique étoile coctienne. Le dernier feuillet, contenant le poème intitulé « Lettre », est daté de la main du poète du 15 août 1952. Rédigé également de la main de Cocteau, le premier feuillet porte le titre final, au-dessus duquel est barré le titre initialement envisagé – Soucoupes volantes – la date de 1952 et le lieu – St Jean Cap Ferrat ; y apparaît également une dédi­cace raturée : « À la mémoire de Baudelaire et de Max Jacob qui nous apprirent ces exercices de style. » Si la lecture du recueil permet de percevoir l'influence des Petits Poèmes en prose de Baudelaire et du Cornet à dés de Max Jacob, cet hommage ne sera pas conservé à l'impression et remplacé par une dédicace à l'éditeur Henri Parisot.
Exceptionnel ensemble contenant 33 des 51 poèmes publiés, 11 textes écartés sur les conseils de l'éditeur Henri Parisot et publiés dans « En marge d'Appogiatures » (Œuvres poétiques complètes de la Pléiade, pp. 818-831) et 6 inédits.
David Gullentops, dans l'édition des Œuvres poétiques complètes de Jean Cocteau à la Pléiade, signale l'existence d'un second ensemble de manuscrits et tapuscrits, conservés à la Bibliothèque His­torique de la Ville de Paris (BHVP). Il in­dique en outre qu'il n'a eu accès à aucun manuscrit du poème « Lanterne sourde ». Ce dernier fait pourtant bien partie de notre ensemble qui serait donc la première version du recueil envisa­gée par Cocteau.
Jean Cocteau commença la rédaction de ce recueil de poèmes en vers et proses, sollicité par son ami l'éditeur Henri Pa­risot, fin juillet 1952 alors qu'il se trou­vait à Saint-Jean-Cap-Ferrat dans la villa Santo-Sospir de Francine Weisweiller. La première version du recueil est achevée à la mi-août, comme en attestent les deux dates sur notre manuscrit (« août 1952 » et « 15 août 1952 ») et cette occurrence dans le journal de Cocteau : « J'ai termi­né la mise au point des courts poèmes en prose pour Parisot. Il y en aura vingt-six, à moins que le mécanisme continue, ce que je ne souhaite pas car, à la longue, ces exercices d'écriture, illustrés par Baude­laire et Max Jacob, fatiguent. » (Le Passé défini, Tome 1, 1951-1952, 14 août 1952) Notre ensemble serait donc le mélange des premiers poèmes adressés à Henri Pa­risot, rédigés à la plume, et de quelques textes ajoutés, écrits quant à eux au stylo à bille. Cette hypothèse est confortée par la rédaction du titre final Appogiatures sur la page de titre de notre manuscrit ; Coc­teau relate ce changement, toujours dans son journal, en date du 29 août 1952 : « Ai [...] classé les poèmes pour Parisot sous le titre : Appogiatures. »
Notre version manuscrite précoce com­porte d'importantes variantes concer­nant les titres des poèmes ; ainsi le poème « Livre de bord » s'intitulait initiale­ment « Le Spectacle », de même pour « Au poil » pour lequel Cocteau avait préalablement choisi « La langue fran­çaise » ou encore « Le tableau noir » originellement titré « Le lièvre et la tortue ». L'ordre des poèmes a égale­ment été considérablement modifié pour l'impression : notre ensemble atteste que Cocteau souhaitait commencer le recueil par « Le voyageur », qui sera finalement remplacé par « Seul » et passera en deu­xième position. On soulignera également dans notre dossier la présence de huit poèmes intégralement en vers : ils seront retirés, Appogiatures devenant un recueil exclusivement en proses.
L'ensemble, abondamment raturé et cor­rigé, présente en outre de longs passages supprimés dans la version publiée, par exemple ce très bel extrait du poème « Scène de ménage » évoquant la « com­tesse » Francine Weisweiller : « Et les larmes de la comtesse se disaient : nous sommes la mer. Et la mer se disait : Je suis les larmes de la com­tesse. Et les vagues se disaient : je suis la bave du comte. Et le comte se disait : je suis les vagues. » ; de même pour la conclusion du « Fantôme réaliste » : « Il en serait mort de honte, si la mort n'était interdite aux fantômes. Un jour, de rage, il décida de lancer l'école du réa­lisme fantomatique. Et, fort vite, ce furent les autres fantômes qui, sans succès, voulurent le suivre. » ou en­core pour dix-sept vers du « Cœur au ventre » (feuillet 25 de notre manuscrit, retranscrit dans « En marge d'Appogia­tures ») : « [...] Douce douce était la terre / Douce à la main douce au cœur / Il est injuste de le taire / De quoi donc auriez-vous peur / sol­dats abandonnant vos armes / Vous devez défendre ses charmes / Car douce est la douleur [...] »

Enfin, ce remarquable ensemble contient six poèmes absolument inédits (« Le pêcheur », « Antibes », « Art poétique », « Sous toute ré­serve », « L'accordéonaniste » et « Lettre ») n'apparaissant ni dans un re­cueil postérieur de Jean Cocteau ni dans « En marge d'Appogiatures » dans la Pléiade.

Provenance : collection Carole Weisweil­ler, fille de Francine Weisweiller. Cocteau fit la connaissance de Francine Weisweil­ler, productrice des Enfants terribles, en 1949. La carrière du poète opiomane était alors en déclin et cette nouvelle amie, de près de trente ans sa cadette, lui donna un second souffle. Elle lui ouvrit les portes de son hôtel particulier place des États-Unis et surtout celles de sa villa à Saint-Jean- Cap-Ferrat sur les murs de laquelle Coc­teau peint de superbes fresques. Francine devint la muse et la mécène de Jean et jouera de son influence pour le faire en­trer à l'Académie française.

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