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Maurice BLANCHOT Une étude sur l'Apocalypse. Manuscrit autographe et tapuscrit complets

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Maurice BLANCHOT

Une étude sur l'Apocalypse. Manuscrit autographe et tapuscrit complets

S.n. [Journal des débats], s.l. [Paris] s.d. (1945), 13,5x21cm & 4 pages in-4, 4 1/2 pages in-8.


Manuscrit autographe de l’auteur de 4 pages et demie in-8 publié dans le numéro du 3 novembre 1943 du Journal des Débats.
Manuscrit recto-verso complet, à l’écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts.
On joint le tapuscrit complet.
Chronique parue à l’occasion de la publication de L’Apocalypse de St Jean, vision chrétienne de l’histoire du Père H.M. Féret.
 
D’entrée, Maurice Blanchot, faisant son métier de critique, loue le sérieux de l’étude menée par le Père Féret. Mais ce qui l’intéresse davantage que cette soigneuse orthodoxie, ce sont les échos puissants de L’Apocalypse aux heures terribles que le monde traverse alors : « Dans les périodes troublées, les esprits qui ne supportent pas l’incertitude de l’avenir ont besoin de prophètes. Mais ces prophètes, ils les demandent au passé, et plus l’oracle est ancien – et redoutable -, plus ils y voient des correspondances avec l’histoire qu’ils voudraient connaître. L’Apocalypse de St Jean doit, en partie à la sublimité du langage, à l’autorité de l’écrivain, à l’étendue de la révélation, une curiosité que des siècles d’étude n’ont pas réussi à épuiser. Mais elle doit aussi son prestige auprès d’esprits qui ne sont pas toujours pieux, à l’antiquité de la réponse et à son caractère terrifiant. Qui n’est pas prêt à croire que la fin des temps est proche et que le pire va être vécu ? Chacun a le désir secret d’associer sa propre fin qu’il entrevoie à celle du monde dont il est moins sûr. » Le texte biblique éveille donc son intérêt pour ses qualités littéraires et mythologiques mais aussi, dans une approche presque politique, pour son sens de l’Histoire. Par ailleurs, si la religion ne se pose bien sûr pas en termes de croyance pour Blanchot, elle révèle cependant son attention à la question de Dieu (particulièrement sensible au travers du judaïsme notamment) et rejoint celle, déterminante à ses yeux, de l’expérience intérieure de l’écrivain.
Enfin, l’analyse de L’Apocalypse que livre ici Blanchot constitue une première réflexion approfondie sur la question du Mal : « […] ce qui est propre au message inspiré, c’est le rôle qu’il fait jouer au démon dans la vie collective et le mouvement de l’histoire. Saint Jean ne dévoile pas l’action du mal dans les âmes ; il se borne à montrer quelle maîtrise les puissances démoniaques peuvent exercer sur les réalités collectives, par quelles voies elles agissent […] et quelle défaite mettra un terme à leur empire. » Ces liens entre l’Apocalypse, l’Histoire et le Mal seront de nouveau interrogés par Blanchot dans « L’Apocalypse déçoit » (1964) et « Penser l’Apocalypse » (1988).
 
Premier texte fondateur de Blanchot sur le Mal et l’Histoire.

Entre avril 1941 et août 1944, Maurice Blanchot publia dans la "Chronique de la vie intellectuelle" du Journal des Débats 173 articles sur les livres récemment parus. Dans une demi-page de journal (soit environ sept pages in-8), le jeune auteur de "Thomas l'obscur" fait ses premiers pas dans le domaine de la critique littéraire et inaugure ainsi une oeuvre théorique qu'il développera plus tard dans ces nombreux essais, de "La Part du feu" à "L'Entretien infini" et "L'Écriture du désastre". Dès les premiers articles, Blanchot fait preuve d'une acuité d'analyse dépassant largement l'actualité littéraire qui en motive l'écriture. Oscillant entre classiques et modernes, écrivains de premier ordre et romanciers mineurs, il pose, dans ses chroniques, les fondements d'une pensée critique qui marquera la seconde partie du XXe. Transformé par l’écriture et par la guerre, Blanchot rompt, au fil d'une pensée exercée "au nom de l'autre", avec les violentes certitudes maurassiennes de sa jeunesse. Non sans paradoxe, il transforme alors la critique littéraire en acte philosophique de résistance intellectuelle à la barbarie au cœur même d'un journal "ouvertement maréchaliste": "Brûler un livre, en écrire, sont les deux actes entre lesquels la culture inscrit ses oscillations contraires" (Le Livre, In Journal des Débats, 20 janvier 1943). En 2007, les Cahiers de la NRF réunissent sous la direction de Christophe Bident toutes les chroniques littéraires non encore publiées en volumes avec cette pertinente analyse du travail critique de Blanchot : "romans, poèmes, essais donnent lieu à une réflexion singulière, toujours plus sûre de sa propre rhétorique, livrée davantage à l'écho de l'impossible ou aux sirènes de la disparition. (...) Non sans contradictions ni pas de côté, et dans la certitude fiévreuse d'une œuvre qui commence (...) ces articles révèlent la généalogie d'un critique qui a transformé l'occasion de la chronique en nécessité de la pensée." (C. Bident). Les manuscrits autographes de Maurice Blanchot sont d'une grande rareté.

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