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Autographe, Edition Originale

Emile ZOLA Germinal

17 000 €

Réf : 82388

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Emile ZOLA

Germinal

Charpentier, Paris 1885, 11,5x18,5cm, relié.


Édition originale, un des 150 exemplaires numérotés sur hollande, seuls grands papiers après 10 japon.
Reliure à la bradel en demi maroquin rouge à coins, dos lisse, date do­rée en queue, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, couvertures et dos conservés, reliure début XXe signée Alfred Farez.
Provenance : Fondation Napoléon, Bibliothèque de Martial Lapeyre avec son timbre à sec sur la couverture et l'étiquette de sa biblio­thèque au dos de la première garde blanche.
Notre exemplaire est enrichi d'une lettre autographe signée de deux pages d'Émile Zola à Octave Mirbeau, datée du 15 mars 1885, en réaction à l'article que ce dernier fit paraître dans La France le 11 mars 1885 :

« Je lis seulement aujourd'hui votre article sur Germinal et j'ai à vous remercier bien vivement des choses aimables qui s'y trouvent. »



L'article de Mirbeau, bien que favorable à l'ouvrage, n'est pas dithyrambique :

« L'écriture de Zola n'est pas toujours par­faite ; elle a des incorrections qui irritent, des recherches qui fatiguent, et pourtant c'est un maître écrivain. Écrivain du mo­ment, qui passera malheureusement, car nos fils n'en comprendront pas la langue, et ne verront plus l'intérêt de ses livres, tout d'actualité, et par conséquent fugi­tif ».

Si Mirbeau salue le choix du sujet du roman (« Zola a merveilleusement indi­qué, et par des réalités impitoyables, ce qu'il y a d'insalubre et, pour ainsi dire, de fatal dans les disproportions des destinées humaines. D'un côté, la révolte que la mi­sère et la besogne maudite arment, et qui finit par les boucheries sanglantes et les tueries effrayantes ; d'un autre côté, l'in­différence bourgeoise et son incapacité à déplacer le mécanisme de la vie sociale, si injustement doux aux uns, si injustement cruel aux autres. »)
Il déplore la vulgarité de l'ouvrage, selon lui emblématique du mouvement natura­liste :
« Je n'ai point de répugnance pour le mot cru. Je prétends au contraire qu'il faut savoir ne pas reculer devant lui, quand il est nécessaire à l'effet. […] M. Zola l'étale avec une sorte de complaisance agaçante ; il y revient avec persistance, comme s'il éprouvait une joie d'enfant à défier le « bégueulisme » bourgeois, à en­voyer des pieds de nez à ses pudeurs qui s'effarouchent. Le mot cru finit par em­plir le livre ; on ne voit que lui, on ne sent plus que son odeur. Il gâte le plaisir et fige l'admiration ; pourquoi Zola, qui est un maître et un grand esprit ne laisse-t-il pas ces procédés démodés à l'insatiable natu­ralisme des Trublots, qui barbotent toute leur vie dans la crotte ? Le naturalisme n'a, jusqu'ici produit que M. Paul Alexis et M. Henry Céard – de quoi, j'imagine, il n'y a point lieu de se vanter. »

L'article prend progressivement la tour­nure d'un pamphlet condamnant vive­ment le courant naturaliste :

« Ce qu'on appelle naturalisme est une école singulière, où l'on apprend à ne voir des choses que le détail inutile. […] Je sais que ce mot de naturalisme a beau­coup servi la fortune de Zola, car, en France, il est nécessaire que le succès, pour être accepté, se colle une étiquette sur le ventre, même une étiquette fausse, et on serait tenté de lui pardonner à cause de cela. Mais aujourd'hui cette for­tune est acquise, le succès est éclatant. Zola ne de­vrait-il pas abandonner cette direction du natura­lisme, laquelle ne dirige rien d'ailleurs, et laisse à sa réputation je ne sais quoi d'amoindrissant qui irrite ? Cet admirable écrivain, qui sait donner de la vie au plus petit et au plus fugitif de ses rêves, est un poète aux larges coups d'aile, qui l'em­portent malgré lui vers les pures et splen­dides régions de l'art. Par quelle déraison veut-il faire croire à la foule qu'il a coupé ses ailes, et qu'il rampe tristement sur ses moignons dans la boue du chemin ? »

La réponse de Zola, bien que polie et circonstanciée est cinglante :


« Mais pourquoi dites-vous que je conduis le naturalisme ? Je ne conduis rien du tout. Voici bientôt quatre ans que je n'ai écrit une ligne dans un journal, je travaille dans mon coin, en laissant rouler le monde où il lui plaît. Quant à mon parti pris d'ordures, y croyez-vous réellement ? Laissez donc cela aux insulteurs impuis­sants, faites-moi l'honneur de croire à des convictions de ma part. Je puis être dans une erreur détestable, mais j'ai le droit de bûcher, car c'est une foi entêtée que je professe. »



Rare et bel exemplaire, enrichi d'une importante lettre autographe signée de Zola témoignant de la ré­ception de son plus emblématique roman : Germinal

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